Four de magnanerie et mur d’enceinte de la maison d’Izieu

Le four de la magnanerie du mémorial des Enfants d’Izieu, qui a servi jusqu’à la fin du 19ème siècle pour élever les vers à soie et préparer les cocons, avant le dévidage des fils de soie, n’a pas été entretenu pendant plusieurs décennies et à l’inverse des autres bâtiments du site classé, n’a pas fait l’objet de travaux de rénovation dans les années 1990. Les travaux de restauration du four concerneront la consolidation des maçonneries et la réfection de la couverture et d’une partie de la charpente. La restauration du mur d’enceinte du verger consistera à dévégétaliser et à purger des éléments en béton et/ou ciment. Les parties lacunaires seront reprises en maçonnerie traditionnelle hourdée à la chaux naturelle.

Le site de la Maison d’Izieu est au XIX° siècle « la Villa Anne-Marie », propriété d’un particulier qui la louait à l’évêché de Belley, lequel l’a mise à disposition de Sabine Zlatin en 1943, à la demande du sous-Préfet de Belley, Pierre-Marcel Wiltzer. Située à cette époque dans la zone d’occupation italienne et donc relativement protégée des persécutions antisémites, elle a été choisie par Sabine Zlatin pour servir de refuge aux enfants juifs qu’une organisation humanitaire, l’œuvre de Secours aux Enfants », l’avait chargée de protéger. Arrêtés brutalement lors de la rafle du 6 avril 1944 par les Allemands, 44 enfants et 7 adultes furent déportés, pour la plupart d’entre eux, à Auschwitz-Birkenau ; une adulte seulement survécut. Sabine Zlatin, absente de la Maison ce jour-là, n’aura de cesse au cours de sa vie de rappeler au monde la mémoire des enfants d’Izieu. Le four de la magnanerie est une dépendance qui se trouve à l’arrière de la maison, à l’ouest de celle-ci et à proximité directe du bâtiment dans lequel étaient élevés les vers à soie jusqu’à la fin du XIX° siècle. L’emplacement de ce four est déjà stipulé sur des relevés datant d’avant la Révolution française. Il servait à l’étouffement des vers à soie dans les cocons pour faciliter leur dévidage. Le mur d’enceinte du verger ceinture une vaste zone à l’ouest de la maison, du four jusqu’à la terrasse surplombant le lit du Rhône. Il délimitait un espace clos et sécurisé.

L’ensemble du jardin étant libre d’accès au public, cette restauration est devenue inévitable pour la mise en sécurité. La maison d’Izieu souhaite pouvoir approfondir les recherches sur le rôle particulier du four pour ce qui concerne sa vocation artisanale, comme témoin de l’activité ancienne de la magnanerie.
La restauration permettra au sud du jardin, sur la portion de mur à l’Ouest de la terrasse, l’installation de lisses pour accrocher des expositions temporaires.