Eglise Saint Barthélemy à Châtillon-d'Azergues

Construite de 1719 à 1723, de plan basilical, elle est une rareté dans le département. Elle fut agrandie par la confrérie des Pénitents blancs désirant avoir un lieu de réunion et de prières plus accessible que la partie basse de la chapelle castrale. Ces travaux réalisés sur le flanc est furent conduits en plusieurs fois par manque d’argent, avec des matériaux de moins bonne qualité et surtout avec des fondations à faible profondeur et sur des argiles.

Une fissure s’est ouverte dans la voûte de la sacristie et des fissures longitudinales se sont propagées dans la chapelle des hommes, obligeant à poser des étais et fermer l’accès. Ces désordres se sont aussi propagés dans une partie de la charpente fragilisée par ailleurs par des infiltrations à la base du clocher. Les sécheresses de 1919 et 1920 ayant aggravé les problèmes, il est donc urgent de résoudre les problèmes de structure. Un programme important de travaux a été phasé.

La phase 1 (début des travaux en juin 2022) prévoit la reprise en sous œuvre de l’agrandissement de la sacristie, ainsi que voûte et fissures, des travaux sur la charpente, la base du clocher, la toiture et la zinguerie. En phase 2, en vue de la célébration du tricentenaire (novembre 2023), on reprendra le fronton de la façade, rajeunira le portail, les escaliers. Viendra enfin le réaménagement de l’intérieur, banalisé par une peinture beige et une statuaire sulpicienne alors que des statues en bois doré du XVIIème sont stockées ailleurs.

La commune de Châtillon d’Azergues (69380) s’étend sur environ 1 000ha entre l’Azergues et la Brévenne et compte 2 200 habitants. Le bourg, construit en pierre jaune doré, dominé par sa forteresse, s’étage sur un promontoire calcaire dégagé par la confluence du ruisseau d’Alix et de l’Azergues. Le château, avec son donjon et le clocher de type clunisien de la chapelle castrale, marquent le paysage depuis la D385. Au XIème siècle, la forteresse verrouillait la vallée et contrôlait l’axe Lyon – Charlieu - Cluny.

Le château et la chapelle castrale sont classés. Cette dernière a la particularité d’avoir deux niveaux et servit d’église paroissiale ; la partie inférieure était sombre et mal commode. Lorsque, par testament, le curé Archier offrit 1 200 livres pour la construction d’une église en bas du village, toute la communauté se mobilisa et fournit toutes les pierres taillées ainsi que la chaux nécessaire sans compter les heures de travail. Par contre, elle demanda que les Pénitents blancs assurent les dépenses nécessaires à l’agrandissement puisque c’était pour leur usage.

L’église fut construite dans les limites médiévales d’alors. Elle s’encastre dans la colline au milieu des maisons. Sa façade avec un fronton triangulaire surmontant l’oculus, constitue un élément déterminant de la place de la mairie.

Les habitants sont conscients de l’intérêt de leur patrimoine. Dans les années 1980, ils se sont mobilisés pour réaliser le pré-inventaire et l’association la Licorne a ainsi vu le jour. Elle assure des visites de la chapelle et du village, participe aux Journées du patrimoine, entretient le petit patrimoine vernaculaire, organise des expositions.

En 2010, la commune a mandaté le cabinet ALEP architecte pour réaliser une étude complète du bâti de la chapelle castrale et de l’église paroissiale. Des travaux de consolidation et de réfection du clocher dans sa totalité ont été réalisés en 2017.

La commune s’est engagé dans l’obtention du label Petites cités de caractère.

La municipalité de Châtillon, consciente depuis longtemps de son patrimoine bâti et de l’attrait que celui-ci constitue pour des visiteurs, a décidé de le mettre en valeur afin de développer un accueil touristique de qualité.

Cette décision s’inscrit dans une démarche plus large, celle du Pays d’Art et d’Histoire portée par la Communauté de Communes Beaujolais Pierres Dorées et du Géoparc Beaujolais.

Une première étape importante a été franchie avec la restauration de la chapelle Notre-Dame de Bon-Secours.

La restauration de l’église paroissiale Saint Barthélemy est une seconde étape cruciale : c’est le monument le plus immédiatement visible sur la place du village, et son originalité architecturale mérite d’être mise en valeur.

Dans un premier temps, des travaux de consolidation de la structure sont indispensables pour assurer la sécurité du bâti. Mais il conviendra également d’envisager une restauration intérieure susceptible de souligner le caractère très particulier de cette église du XVIIIeme siècle dans un territoire dominé par les constructions du XIXe. En accord avec le diocèse de Lyon et la paroisse Saint Vincent des Pierres Dorées, les deux édifices cultuels de la commune sont amenés à jouer également un rôle culturel et constituer de ce fait un ensemble unique au sein des Pierres Dorées.