Orgue de l'église de Plouzévédé dans le Finistère

Classé Monument Historique le 13 Septembre 2000, l’orgue de Plouzévédé est un instrument unique et de facture particulièrement soignée. N'ayant jamais été restauré depuis sa construction, cet orgue Heyer est parfaitement authentique. Malgré son entretien régulier, un certain délabrement est à déplorer. Le clavier est usé, le sommier est abîmé et quelques tuyaux sont tordus ou décollés. Certaines partitions ne sont plus jouées à cause de l'état de l'instrument qui affecte la qualité des gammes.

En 2019, le Conseil Municipal de Plouzévédé décide de faire restaurer l'orgue pour la première fois depuis sa fabrication. Pour aider cette petite commune finistérienne à sauvegarder son patrimoine local, soutenez ce projet !

Ce fut une belle surprise pour le Curé, ainsi qu’il l’écrit dans son Journal, d’entendre proposer au Conseil de Fabrique, par l’un de ses membres, aussi maire de la Commune, la construction d’un orgue pour l’église. C’est ainsi qu’il fut fait appel à Monsieur Jules HEYER, facteur d’orgues à Quimper, très connu pour ses instruments. Le montage dura 15 jours, en 1866.

Dès la première fois « l’organiste en tira des airs merveilleux et le petit orgue fit tressaillir de joie le public fidèle » (extrait du même journal). Endommagé dans la période entre les deux guerres par une fuite d’eau venant du toit, l’orgue devra subir d’importantes réparations.

Hélas le travail fut confié à une entreprise peu qualifiée, qui crut bon de décaper au papier de verre les 39 tuyaux de façade, les rayant irrémédiablement. Le temps continua son œuvre et l’orgue devint terne, maculé de longues coulures sombres. Le buffet sera repris et peint façon faux bois selon la tendance de l’époque, par un artisan du bourg que bon nombre ont bien connu, il y a encore quelques années. C’était aussi l’organiste de la 1ere célébration du Dimanche.

Vers 1962, comme la souffleuse attitrée de l’orgue, Germaine Marrec, prend sa retraite, un ventilateur électrique est installé par une entreprise de Nantes. Quelques années plus tard, assurant vaillamment son service, l’orgue de Plouzévédé résista mal à l’installation du chauffage dans l’église qui chaque dimanche lui infligeait des montées de températures telles, qu’un jour, au milieu de la messe, son sommier qui supporte les 528 tuyaux de l’instrument, claqua tel un coup de fusil... et depuis le sommier fendu fait chanter plusieurs notes à la fois. Tout cela est donc à reprendre.

La Commune, l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine et la Paroisse se sont mobilisées pour préserver ce patrimoine local. Trésor encore mal connu du village, Plouzévédé est bercé depuis un siècle et demi par la mélodie de ce petit orgue remarquable. Durant les messes dominicales, les obsèques ou les mariages, cet instrument rythme la vie des Plouzévédéens.