Chapelle de Maraden à Martel

Bâtie en pierre avec un couverture en lauzes calcaires, la chapelle de Maraden et ses décors exceptionnels sont menacés par des infiltrations d’eau. Une première mesure provisoire a été mise en œuvre par les propriétaires qui, en concertation avec la DRAC, ont fait installer une bâche de protection sur la toiture.

Afin de protéger l’œuvre de Miklos Bokor conservée dans la chapelle contre les dégradations du temps, mais aussi préserver sa dimension mémorielle universelle, la commune de Martel a décidé d’acheter, à parts égale avec la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne (CAUVALDOR), le site de la chapelle, y compris la propriété intellectuelle de l’œuvre.

Le projet de valorisation s’articule autour de trois axes :

• Acquisition par les collectivités locales et classement au titre des monuments historiques
• Travaux de préservation et d'entretien de l’édifice : aménagement des accès au site, confortation des élévations et du couvrement voûté de la chapelle et restauration de la couverture en lauzes
• Transposition des fresques dans une salle du musée de la Raymondie, à Martel, afin de les rendre accessibles au grand public et assurer la transmission du témoignage poignant de Miklos Bokor.

L’objectif est de préserver l’intimité du lieu et lui conférer une dimension de sanctuaire. Aussi, l’ouverture au public serait limitée à des occasions particulières comme les journées du patrimoine, des commémorations, des demandes motivées à des fins de recherche etc.

Pour assurer la transmission de la mémoire de la Shoa et des personnes déplacées à travers le monde dont témoigne l’œuvre de Miklos Bokor, le musée de la Raymondie, ayant l’appellation musée de France, prendrait le relais en diffusant une projection des fresques

De 1235 à la Révolution, il existait à Maraden un prieuré d'ermites. Il ne reste aujourd'hui que cette grande chapelle et des traces de murs sous les herbes. Elle aurait été construite à la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème siècle, et vendue à la Révolution en tant que bien national.

Cette grande chapelle abrite aujourd'hui « La spirale de l’Histoire », une fresque immense, unique et bouleversante, œuvre du peintre hongrois Miklos Bokor.

En 1944, à 17 ans, Miklos Bokor est capturé, déporté avec sa famille à Auschwitz, déplacé à Buchenwald, Rhemsdorf, de camp en camp, jusqu'à Theresienstad, où il est libéré en 1945.

Hospitalisé jusqu’en 1947, il commence à dessiner, en autodidacte. Son œuvre sera un sujet d’inspiration majeur pour les poètes. Résidant en France, il séjourne dans le Lot, et découvre en 1996 la chapelle romane de Maraden.

De 1998 à 2002, il réalise une œuvre exceptionnelle, une image du monde sobre et violente : les destins du peuple juif, foules immenses, silhouettes innombrables s'entrecroisant en lentes processions convulsives. Bokor peint les chutes de l’Histoire, les chemins du peuple juif des origines, jusqu’à l’horreur indicible des camps nazis.

La commune de Martel et CAUVALDOR en appelle à la générosité des donateurs, afin de les aider à acquérir et préserver à la fois l'écrin de la chapelle, mais aussi le joyau qu'elle contient, cette fresque unique et exceptionnel, saisissante et poignante.

Il est indispensable de préserver ce lieu de mémoire, afin de ne jamais oublier les horreurs perpétrées pendant la Seconde Guerre mondiale.