La renaissance du Château de Méréville

Le château de Méréville, classé monument historique, se situe au cœur d’un jardin pittoresque emblématique en Europe, façonné par la main de l’homme et sublimé par le peintre paysagiste Hubert Robert.

Dans un état de délabrement préoccupant, fermé au public, il menaçait de s’effondrer. Malgré des mesures d'urgence prises pour éviter son péril, son propriétaire, le Département de l’Essonne, entame sa reconquête avec des travaux conséquents, à hauteur de 8 millions d'euros, pour restaurer le clos et le couvert. Il s’agit de réhabiliter la charpente, les corniches, les planchers des combles, de restaurer ses façades, tours, perron et terrasses. Comme au XVIIIe siècle, des artisans de renom sont à pied d’œuvre pour lui redonner son lustre d’antan et notamment le couvreur et le charpentier du chantier de Notre-Dame !

Les premières mentions du château remontent au XIIe siècle. Détruit au début de la guerre de Cent ans et rebâti un siècle plus tard, ses quatre tours défensives sont encore visibles sur le corps principal. À la veille de la Révolution, le Domaine de Méréville est acquis par le marquis de Laborde, aristocrate très fortuné qui rêve d’en faire le plus emblématique des jardins anglo-chinois. Il fait procéder à d'importants travaux pour transformer le jardin existant dans le goût pittoresque en s’entourant des plus grands architectes tels Bélanger, Barré et le peintre Hubert Robert. Des artistes prestigieux comme Pajou pour les décors ou encore Vernet pour les peintures intérieures sont ainsi sollicités.

Après la révolution, le parc passe de mains en mains et au XIXe siècle, la demeure souffre d’interventions de propriétaires peu scrupuleux. Son abandon par la suite entraîne une dégradation générale de son état jusqu'au rachat du domaine par le Département de l'Essonne en 2000.

Le Département de l'Essonne souhaite redonner au Domaine de Méréville toute sa splendeur d'autrefois et le rayonnement qu'il mérite en rénovant le château, le jardin et ses fabriques laissés en héritage. Ainsi, les allées ont été restaurées, le paysage retravaillé, des passerelles ont été réhabilitées, dont le pont aux Boules d'or réinventé par l'artiste Jean-Michel Othoniel. Le château, principale fabrique du jardin, occupe une place charnière dans sa composition. Surplombant des enrochements artificiels, il est mis en scène pour être aperçu de partout et permet aussi d’embrasser largement le parc du regard.

Cette restauration permettra ainsi d'offrir au regard des milliers de visiteurs un château préservé et sublimé.