Eglise Saint Jean Baptiste à Irissarry

La commune d’Irissarry, située dans les terres du Pays basque, a engagé un vaste projet de restauration de l’église Saint-Jean-Baptiste et de son cimetière, dans le but de préserver un édifice emblématique de son histoire et de son identité. Ce projet, porté par la municipalité depuis 2021, fait suite à un diagnostic réalisé par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), qui a mis en lumière plusieurs urgences structurelles et esthétiques.

La rénovation s’articule en deux tranches de travaux. La première, lancée à l’automne 2024, concerne la réfection du mur d’enceinte et des allées du cimetière, la restauration de certains vitraux, la réparation de la toiture de la nef de l’église ainsi que des travaux de menuiserie.

La deuxième tranche, qui fait l’objet d’une collecte de dons, démarre au printemps 2025. Elle comprendra notamment le ravalement des façades, la restauration des maçonneries du clocher et du porche en pierre apparente, la reprise de la toiture du porche et le remplacement de plusieurs menuiseries d’origine dégradées. Un paratonnerre sera également installé, et l’éclairage nocturne repensé pour allier mise en valeur de l’édifice, respect de la biodiversité et sobriété énergétique.

L’ensemble de ces travaux est conduit sous la direction de Mme Isabelle Joly, architecte du patrimoine. Ce projet de restauration vise à redonner tout son éclat à un lieu central de la vie locale, tout en répondant aux exigences contemporaines en matière de durabilité et de mise en valeur du bâti ancien.

Située au cœur du village, sur un léger promontoire qui la rend visible de tous les côtés, l’église Saint-Jean-Baptiste est un repère architectural et spirituel pour les habitants d’Irissarry. Elle pourrait avoir été édifiée sur l’emplacement d’un ancien oratoire dédié à Saint Jean, comme le suggère l’historien Eugène Goyheneche. Son portail d’entrée en arc brisé, daté du XVe siècle, témoigne de son ancienneté.

L’église a été profondément remaniée au XVIIe siècle, puis restaurée en 1712 et en 1783. Au XIXe siècle, plusieurs campagnes de travaux sont documentées : un nouveau porche est édifié, le clocher est rehaussé à deux reprises, notamment pour améliorer l’audibilité des cloches. Le style néo-roman du clocher actuel date de cette époque.

À l’intérieur, l’église possédait deux niveaux de tribunes selon l’inventaire de 1906, dont un seul subsiste aujourd’hui. Elle abrite également deux vitraux remarquables : l’un daté de 1866, signé G.P. Dagrand de Bayonne, l’autre de 1923, signé Henri Gesta de Toulouse. Ces éléments artistiques viennent enrichir un patrimoine déjà dense.

L’église, comme le C.E.P. Ospitalea, est une figure centrale de l’histoire et de l’image du village. Elle incarne à la fois la mémoire collective et le lien entre générations, et mérite à ce titre une attention toute particulière.

Consciente de l’importance patrimoniale de son église, la commune d’Irissarry a souhaité inscrire ce projet dans une dynamique de valorisation globale de son centre-bourg et de son histoire. La restauration de l’église ne répond pas seulement à une nécessité technique ou esthétique ; elle incarne aussi une volonté politique forte : préserver ce qui fait l’âme du village.

Depuis 2021, les élus se sont entourés d’experts, dont une architecte du patrimoine, pour définir les priorités d’intervention et établir une programmation financière rigoureuse. L’opération est pensée dans le respect des matériaux d’origine, du savoir-faire artisanal, et de l’environnement.

Afin de permettre à chacun de s’associer à ce projet, la commune a noué un partenariat avec la Fondation du patrimoine. Une campagne de dons a été lancée pour financer la seconde tranche des travaux. Ce soutien est essentiel pour franchir une nouvelle étape dans la préservation de l’église et pour en faire, demain encore, un lieu vivant, accueillant, et porteur de sens pour toute la communauté.

Grâce à cette mobilisation, la commune d’Irissarry affirme son attachement à ses racines et à son patrimoine, et trace un chemin exemplaire pour concilier tradition, transmission et engagement collectif.