L’église Saint-Grégoire à Villemagne-l’Argentière

L’église Saint-Grégoire abrite aujourd’hui les collections de la Société Archéologique des Hauts Cantons. L’association a signalé à la commune la dégradation de la toiture, mettant ainsi en péril à la fois l’édifice mais aussi les pièces conservées ! En effet, des infiltrations ainsi que des fuites d’eau sont à déplorer. Les jours de pluie, les membres de la société archéologique sont obligés de placer des seaux pour contenir le flot des intempéries.

Après une campagne d’entretien, consistant notamment à recaler les lauzes, la municipalité a fait appel à l’architecte du patrimoine Marilyn Gobin afin de mettre en place un projet d’assainissement et de mise hors d’eau pour l’église Saint-Grégoire. Les travaux prévoient donc : la réfection de la couverture de nef ; la révision des couvertures du chœur, de la sacristie et de la chapelle Saint-Eloy ; et, enfin, la restauration des parements intérieurs de la sacristie.

Ces interventions permettront de mettre hors d’eau l’édifice de manière pérenne et d’assainir la sacristie qui présente des parements intérieurs en très mauvais état.

Située sur la place Saint-Majan, face à l’ancienne abbatiale éponyme, l’église Saint-Grégoire était autrefois la paroissiale de Villemagne-l’Argentière. En effet, l’église Saint-Majan était réservée à la communauté religieuse habitant l’abbaye. Les villageois ont donc pris l’initiative de construire leur propre lieu de culte à partir du XIIe siècle.

Au cours des siècles, l’église connaît plusieurs remaniements, notamment l’ajout d’un clocher au XIIIe-XIVe siècle, puis les chapelles et la sacristie entre le XVIe et le XVIIe siècle. L’édifice actuel est composé d’une nef unique à 3 travées ouvrant sur un chœur à chevet plat. Deux chapelles bordent la dernière travée de la nef : au nord, la chapelle dite de Sainte-Eloy (patron des ouvriers des métaux précieux) et, au sud, celle dite de Sainte-Lucie (remplaçant le portail d’origine). Aussi, une sacristie voûtée sur croisée d’ogives est accolée au nord du chœur.

Toutefois, l’église est abandonnée au début du XIXe siècle suite aux inondations qu’a connu le village. Au milieu du XIXe siècle, des photographies montre Saint-Grégoire sans couvrement. C’est dans cet état lacunaire que l’église est classée au titre des monuments historiques en 1886.

L’église est restaurée à partir de 1943 et, le niveau de sol intérieur est réhaussé 1989. Le dallage actuel, nécessitant une réhabilitation, est correspond à celui posé à cette époque.