Site gallo-romain des aqueducs et de la meunerie de Barbegal

Un diagnostic sanitaire mené en 2021 par un architecte du patrimoine a révélé un état de conservation général des vestiges inquiétant quant à la stabilité de certains éléments. Le mortier des maçonneries a subi une érosion progressive liée au ruissellement et aux infiltrations d’eaux pluviales sur les vestiges et à l’action de la végétation. Les parements des tympans en encorbellement sont particulièrement menaçants suite à la rupture des bandeaux de voûte, ainsi que les murs des culées, suite à la rupture de parties inférieures. Des travaux sont donc indispensables pour consolider l'ouvrage.

Situé à Fontvieille, au Sud du Vallon des Arcs, le site antique de Barbegal conserve les vestiges d'une meunerie hydraulique et de deux ponts-aqueducs de 325 m de long. À partir de la fin du Ier s. av. J.C., la ville gallo-romaine d’Arles, ses édifices et ses habitants sont approvisionnés en eau par un aqueduc dont deux branches captent diverses sources au nord et au sud des Alpilles. Elles se rejoignaient sur le site actuel de Barbegal, où les eaux se déversaient dans un bassin de convergence.

Cette dernière est le plus ancien et le plus grand exemple d'usine à rendement industriel conservé dans le monde romain. Sa capacité productive est évaluée à 25 tonnes de farine par jour, probablement à destination des boulangeries d’Arles. Une hypothèse récente évoque la possible transformation de cette farine en biscuits pour répondre aux besoins en vivres des navires qui fréquentaient les ports du delta du Rhône, d’Arles et de Fos.

L’étude de diagnostic préconise donc de consolider les défaillances structurelles constatées par des compléments et des démontages/remontages en maçonnerie traditionnelle de même nature que l’existant. Devront être effectuées : rejointoiement, purge des éléments instables, cousinage des fissures, déblaiement du terrain ou encore coup et injection des arbres et arbustes.

Après les travaux, le parcours de visite sera réaménagé du Nord au Sud depuis un parking léger installé à l’Ouest des vestiges. Les sentiers seront bien délimités pour prévenir la dégradation des zones fragiles. Une signalétique sensibilisera les visiteurs à l’importance historique des différents monuments. Enfin, l’accès à la meunerie sera facilité par l’aménagement de marches en bois.
Le site pourra bénéficier de la fréquentation touristique de l’abbaye de Montmajour toute proche (à 5 km à l’Ouest). Le site étant situé entre pinède, marais des Baux et zone agricole, sa valorisation est centrée sur le respect de cet environnement paysager, le maintien des espèces endémiques et la conservation de l'écrin naturel qui confère au monument sa valeur d'authenticité.