Eglise Saint-Eutrope à Saint-Aquilin

L'histoire de Saint-Aquilin remonte à l'époque néolithique et dès le 12e siècle, le village apparaît sous la forme latine Sancti Aquilini.

Le conseil municipal, alerté plusieurs fois par les habitants du mauvais état et de la chute régulière de pierres de l'église Saint-Eutrope, a décidé d'établir un diagnostic des travaux à réaliser. Ce projet de restauration, bien que lourd financièrement pour un village de 460 habitants, a été voté à l'unanimité par les conseillers municipaux compte tenu de la qualité du bâtiment et de son attrait touristique et culture. L'inscription de l'église au titre des monuments historiques en 1980 confirme le rôle que joue cet édifice dans l'attractivité du village.

Un diagnostic des points à restaurer a été réalisé par un architecte, qui a mis en avant les besoins sur la charpente, la couverture, les murs intérieurs et extérieurs ainsi que les vitraux. C’est la fragilité récurrente de la pierre d’origine qui fait que les parties exposées à l’humidité capillaire ou à l’égout des toits, occasionnent des bris de pierre au pied du clocher. Les joints n’ayant pas résisté aux eaux de l’égout du toit, la végétation s’est développée sur les contreforts. L’arase des murs gouttereaux des chapelles a souffert du temps, les parements sont très rongés et des modules manquent. Les couvertures présentent des lacunes ponctuelles et doivent être sérieusement démoussées. Les scellements des tuiles ne sont plus fiables. Au dessus de la nef, des pièces de charpente doivent être consolidées. A l’intérieur, des zones de voûtes ont besoin d’être consolidées et les parements portant la trace de l’ancien décor de faux joints doivent être restaurés. Les vitraux nécessitent également des travaux de réparations ponctuelles et d’entretien. Les travaux dureront environ 9 mois.

L'église Saint-Eutrope est remarquable par sa taille pour un village comme Saint-Aquilin et par son unité : l'édifice peut se réclamer dans sa totalité de la première Renaissance, alors que la grande majorité des églises du secteur sont le résultat d’une très longue et complexe archéologie, avec des bases romanes subsistantes dans leur ensemble. Jean Secret, archéologue et historien spécialiste du Périgord, affirme qu’elle a succédé à une église romane qui était située à proximité. Cette église existait aux 12e et 13e siècle et a subi les dommages de la guerre de 100 ans. Lors de sa reconstruction, le choix a été fait de repartir sur des bases neuves. Jean Secret date l’église du 15e siècle, et le clocher du 17e.

Les cloches sont encore actionnées par des cordes à l’entrée de l’église, et les habitants carillonnent tous les soirs de la période de l’avent, perpétuant ainsi une tradition ancestrale.

A l'heure de l'automatisation, il est encore possible d'actionner les cloches de l'église Saint Eutrope à la corde : Sainte-Eutrope (1701), Marie (1850) et Charlotte (1890). Et, depuis plus de trois siècles, les habitants du village, jeunes et anciens, ont l'habitude de se retrouver à l'église chaque soir un peu avant 20h durant la période de l'Avent, pour actionner ces fameuse cloches en tirant sur les trois cordes et contribuent ainsi au tumulte de Sainte-Eutrope, Maire et Charlotte.

L'église est également un lieu de concerts : Le Père J.P. Hervouet, Curé modérateur de la Paroisse, autorise et encourage l'ouverture de l'église au public. Plusieurs concerts ont déjà eu lieu et les associations du village souhaitent développer ces animations en utilisant également le lieu à des fins culturelles.