Ancienne grange dimière de Mommenheim

La commune de Mommenheim est située aux portes du Kochersberg, au carrefour des axes reliant Strasbourg, Haguenau et Saverne. En son centre, à l’ombre de l’église, elle abrite un petit joyau : un vieux corps de ferme alsacien ayant fait office de grange dîmière dans des temps anciens.

La grange principale est très ancienne, en partie du XVIIème siècle. Après avoir servi de lieu de stockage de la dîme, elle a été la propriété d’une famille d’agriculteurs jusqu’à l’arrêt de l’exploitation précédant le rachat du domaine par la commune en 2009.

L’édifice est profondément fragilisé et sa restauration s’impose. Conserver son authenticité était était la priorité de la commune. Les parties détériorées ont été démontées pour être restaurées et seront reconstruites à l’identique sous l’égide d’un architecte du patrimoine reconnu.

La grange restaurée, ouverte à tous, apportera vie, beauté et chaleur au cœur du village. Lieu de promenade, havre de paix hors du temps, elle pourra accueillir des spectacles, le marché local, des animations, des expositions, les fêtes d’école ou associatives. Elle enrichira la vie du village de façon authentique, culturelle et dynamique. Mommenheim, attachée à son histoire et à son patrimoine, tient à sauver ses bâtiments alsaciens pour qu’ils continuent de vivre avec ses habitants. Par ailleurs, la commune a effectué un travail de recensement des Hoftnames du village dans le cadre de sa politique de préservation du patrimoine. D’après l’inventaire réalisé, la grange dîmière portait le hoftnome « Grambéchmètz ».

La commune souhaiterait garder les origines de la grange en baptisant ce futur emblème communal du nom de son hoftname.

Une grange dîmière, grange dîmeresse, souvent aussi nommée grange aux dîmes dans les intitulés locaux, est un bâtiment qui avait pour fonction, entre autres, de servir à entreposer la collecte de la dîme, impôt de l’ancien régime portant principalement sur les revenus agricoles collectés en faveur de l’Église catholique.

Bien que cet impôt puisse être versé aussi en argent, il était très souvent payé en nature, un dixième de la récolte, qui était regroupé dans ces vastes granges dîmières dépendantes d’un monastère ou d’une autorité civile qui se chargeait ensuite de le redistribuer aux différents bénéficiaires de la région. Il reste un certain nombre de ces granges, datant du XIIe siècle au XVIIIe siècle, disséminées dans la campagne. Elles sont caractéristiques par leur surface importante, sur un plan rectangulaire, avec un très haut toit retombant près du sol.