Des chauves-souris et des pommes à Loisail

Exploitée jusqu’à la fin du XIXe siècle pour la « Craie de Rouen », cette carrière était connue pour sa pierre utilisée dans la construction des demeures bourgeoises et des édifices publics et religieux de la région. De cette exploitation reste la configuration caractéristique du souterrain composé de chambres ornées de piliers, hauts de 2,5 à 2,7 mètres de haut, sur lesquels sont encore visibles les tableaux de suivis des volumes extraits par secteurs.

Par la suite, entre les années 50 et 80, le site a été exploité en champignonnière, la présence d’engins abandonnés attestant de cette dernière activité commerciale, stoppée net par le décès de l'exploitant.

Fortement fréquentée par la jeunesse locale, le site a été sécurisé en 1999 par les membres du Groupe Mammalogique Normand, conscients de la grande valeur écologique du site : longtemps premier site d'hibernation de Normandie, considéré comme d'importance nationale, aujourd'hui ce sont presque 2 000 chauves-souris qui y passent l'hiver.

Le contexte paysager du site a de tout temps été une campagne agricole au bocage à grande maille, structurée autour d’alignement d’arbres fruitiers.

Cependant, avec le temps, les arbres fruitiers ont lentement disparu, pour ne laisser la place qu'aux grandes parcelles de labour, évincées par les boisements sur les hauteurs et le versant des collines.

Les parcelles agricoles sous lesquelles se trouve le souterrain ne dérogent pas à cela. Les 24 hectares, propriété du GMN, sont actuellement majoritairement réservés au labour (15 hectares) bien qu'y subsistent encore les traces d'un ancien verger (3 pommiers relictuels) et quelques mètres linéaires de haies fortement dégradés (sur 9 hectares).

Souhaitant restaurer la qualité paysagère des lieux, et avec elle, la capacité d'accueil du sauvage sur sa propriété (au-dessus et en-dessous...), le GMN envisage un ambitieux programme d'interventions sur la parcelle agricole, en restaurant le verger haute tige composé de fruitiers aux variétés anciennes et locales (principalement pommes, mais avec quelques poires et cerises).

Le verger conservera sa vocation agricole et les arbres plantés permettront d'apporter de l'ombrage au troupeau de bovins pâturant une partie de l'année la prairie permanente. Les pommes pourront être valorisées par une association locale à vocation sociale et d'éducation à l'environnement.