Le lieu et son histoire
Le bagne a été construit sur le domaine de l’ancienne habitation coloniale Patawa, à partir de 1931 par des forçats de droit commun, puis à partir de 1932 par des condamnés politiques indochinois déportés en Guyane. L’établissement de Crique-Anguille avait la particularité d'être à la fois un lieu d’enfermement et le centre administratif de l'une des circonscriptions du territoire de l'Inini, créé en 1930. Il était composé de trois quartiers : le quartier administratif du personnel européen, le quartier des tirailleurs sénégalais, affectés à la surveillance et le quartier des condamnés.
En 1932, le bagne comptait 395 condamnés indochinois qui constituaient une main d’œuvre gratuite affectée à l’ambitieux projet de mise en valeur du vaste territoire de l’Inini, couvrant tout le sud de la Guyane. Point de départ d’une route devant relier Port-Inini au Maroni en passant par Saut-Léodate (kourou), Saut-Tigre (Sinnamary) etc. Finalement ce projet sera un échec et le bagne cessera définitivement toute activité en 1946. La plupart des condamnés seront libérés. Ceux en cours de peine seront dirigés vers Cayenne où ils purgeront leur peine jusqu’à leur libération en 1948.
Nature des travaux
Ce projet consiste à sauvegarder et à valoriser ces ruines en mettant en sécurité tous les éléments bâtis, mais de le faire en conservant des essences endémiques ou importantes du site forestier. Celles-ci conditionneront en effet le parcours d’un sentier pédestre, avec des aménagements durables et pédagogiques. Les premiers travaux sur le site ont permis d’améliorer l’accueil des visiteurs (parking, aire de détente, passerelles et signalétiques) ainsi que de restaurer la voie ferrée ainsi que les anciennes cuisines des tirailleurs sénégalais. À présent, l’objectif est de stabiliser le quartier cellulaire, dont la dégradation devient dangereuse, et de mettre en valeur les latrines. Les constructions en bois qui constituaient une grande partie des bâtiments du bagne ayant disparu, seules restent en effet ces constructions, en brique, avec les fours déjà restaurés.
Et après ?
Il s’agit de la deuxième opération de conservation, de valorisation d’un bagne forestier à l’histoire très particulière entre la Guyane et l’Indochine.
Ce site carcéral contribuera au développement touristique et économique local et complètera le réseau de la future Route des Bagnes avec les Iles du Salut, Saint Laurent du Maroni, l’Ilet la Mère, Bagne des Annamites.
Ces chantiers au Bagne des Annamites seront destinés à des jeunes bénéficiaires d’un contrat de Service Civique et/ou de contrat d’insertion via la Mission Locale.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
Découvrir la Mission Patrimoine