Affaiblie par le temps, la serre présente aujourd’hui d’importants désordres : infiltrations d’eau, pourrissement de la structure bois, déformation de l’ossature, glissements de vitrage... Pour des raisons de sécurité, elle a dû être étayée et évacuée. Le Centre des Monuments Nationaux engage désormais un chantier de restauration à l’identique, comprenant : • la réfection de l’ossature bois et des vitrages, • la remise en état des maçonneries et des gradins en fonte, • la restitution des claies d’ombrage, • la remise aux normes de l’électricité, • le traitement préventif des structures métalliques.
Au-delà de la sauvegarde d’un édifice patrimonial, la restauration de la serre du jardin bouquetier s’inscrit dans un projet solidaire ancré dans le territoire.
Depuis 2017, le Centre des monuments nationaux met le jardin potager à disposition de l’association Chlorophylle, membre du réseau Cocagne. Grâce à l’activité maraîchère, des personnes en situation d’exclusion sociale et professionnelle bénéficient d’un accompagnement individualisé : mise en situation de travail, encadrement technique, suivi socio-professionnel et retour progressif vers l’emploi.
La gestion du potager a un objectif esthétique, c’est-à-dire recréer le potager du XVIIIème siècle pour le tourisme accueilli au château, mais également un objectif productif. En effet, les légumes sont vendus en circuit de proximité : directement sur le marché du château, auprès de 4 restaurants locaux, et dans 11 communes via la Chloromobile (épicerie itinérante).
Le lieu et son histoire
Créé en 1754 dans un style régulier à la française par l’architecte François Nicolas Lancret, le jardin s’est ensuite transformé au fil des siècles pour suivre les goûts de chaque époque. À la fin du XVIIIe siècle, il adopte les codes du jardin anglo-chinois romantique, avant de retrouver au début du XXe siècle, grâce au comte de Rohan Chabot, une harmonie entre jardin classique et parc paysager.
Dans la lignée des « fermes ornées » qui se développent à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, la serre du jardin bouquetier s’inscrit dans un projet d’ensemble visant à embellir les dépendances rurales et à intégrer pleinement les activités agricoles à l’esthétique du domaine. Accompagnée de chaumières pittoresques, parfois ornées de pans de bois décoratifs, la serre devient un élément structurant du paysage réaménagé autour du château. Adossée au mur du clos, elle incarne l’élégance fonctionnelle de l’époque : une architecture mêlant bois, verre et fonte, conçue pour accueillir une serre chaude et une serre tempérée destinées à la culture de fleurs et de plantes potagères. Restaurée une première fois après la tempête de 1999, elle constitue aujourd’hui un précieux témoin de cette alliance entre art du jardin et innovation agricole.
La mobilisation
Soutenir la restauration de la serre du jardin bouquetier, c’est contribuer à la sauvegarde du patrimoine du domaine de La Motte-Tilly et à la transmission d’un savoir-faire horticole.
Mais c’est aussi appuyer un projet qui a un impact concret sur le territoire : l’accueil et l’accompagnement de personnes en parcours d’insertion, grâce aux activités agricoles et paysagères menées par l’association Chlorophylle.
En participant à ce chantier, vous permettez non seulement la réhabilitation d’un bâtiment historique, mais aussi la reprise d’une activité solidaire, respectueuse de l’environnement et ouverte sur le monde d’aujourd’hui.
Un geste pour le patrimoine, un soutien pour l’insertion, un engagement pour une transition durable.
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