Qui ne souvient pas de son élégante silhouette esseulée sur la route d'Arras
© vue générale
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Définition des montants
L’objectif des travaux est essentiellement de pérenniser cette chapelle du XVIIème siècle sans pour autant en modifier l’aspect actuel. Ceci est assez délicat car la chapelle a connu de nombreuses restaurations et quelques éléments ont parfois été ajouté sans être toujours en accord avec la structure ancienne. Les travaux consisteront donc essentiellement à un traitement anticryptogamique suivi d’un nettoyage à la brosse douce des parements afin d’identifier clairement l’état de conservation des pierres : principalement en couverture. Le choix s’est porté sur une pierre de Tervoux pour les éléments les plus exposés et une pierre de type Migné pour les parements verticaux. La pierre de Tervoux étant un peu plus ferme et moins gélive tout en proposant un aspect proche des calcaires régionaux. Une légère patine d’harmonisation pourra être appliquée après un nettoyage délicat et adapté (calcite broyée) de type gommage. Il est également proposé de changer la porte actuelle et de revoir l’ouverture. Il est enfin proposé de procéder à un traitement des parements internes : nettoyage et peinture minérale essentiellement. Il sera également possible de restaurer les quelques éléments endommagés à la base des arcs supportant les voûtains en briques. La polychromie encore visible partiellement fera l’objet d’un repérage et pourra être restituée. En lien avec les travaux à venir, il est proposé de reprendre et stabiliser l’emmarchement qui est actuellement déstabilisé.
L’histoire de la chapelle reste assez peu connue et les mentions relatives à la réalisation de cet édifice sont peu nombreuses. Toutefois, le lien entre la chapelle et l’abbaye d’Etrun ne fait aucun doute car la chapelle porte les armes de l’Abbesse Jacqueline de Plouich. De même, plusieurs chronogrammes permettent d’attester de la construction de la Chapelle en 1624. Elle est située à la limite des terres de l’abbaye et visible aux abords de l’ancienne voie gallo-romaine alors que l’abbaye d’Etrun est peu visible depuis cet axe de communication. Selon la légende, la chapelle aurait été construite à cet emplacement pour respecter le vœu de deux religieuses. Le souvenir de cette attribution est conservé par la plaque gravée au dessus de la porte de la chapelle : TROIS DAMOISELLES RELIGIEVSES DESTRVN DE GUIMERVILLE DE LA BRETAINE ET DANTHIN A LHONNEUR DE DIEV ET DE SA MERE LAN 1624 ONT FAICT BASTIR CESTE CHAPELLE DE NOSTRE DAME DE PITIE AFIN QVE VOVS QVI PASSEZ PVUISSIEZ EN GRANDE DEVOTIO CONSIDERER LES MERITES DE LA STE PASSION. Les trois sœurs auraient réalisé les vœux de construire une chapelle alors qu’elles étaient en danger, leur charrette emmenée par un cheval emballé. Ce dernier se serait arrêté au niveau de la chapelle actuelle. La construction elle-même est particulièrement caractéristique du début du XVIIème siècle alors qu’une architecture mêlant les jeux chromatiques autour de la brique et de la pierre était en vogue. La chapelle est donc essentiellement réalisée en briques pressées et cuites au feu de bois alors que la couverture, les harpages des angles et les cartouches furent réalisés en pierre d’extraction locale : la craie. Les soubassements et l’encadrement de la porte sont réalisés en grès. Des sites d’extraction existaient également à proximité immédiate. Les mortiers de pose sont encore partiellement visibles : ils furent réalisés à la chaux aérienne avec corroyage assez grossier et du sable d’extraction locale comportant une faible proportion d’argiles et d’oxydes de fer. Les mortiers de rejointoiement ne sont plus visibles.