Filature de Ligugé

Le site a été abandonné pendant 30 ans et vandalisé jusqu’au rachat en 2011. 4 000 m² ont déjà été réhabilités sur les 20 000 m² d’origine, la cheminée sauvée et les turbines remises en fonction. Un sauvetage partiel de certains bâtiments est en cours. Pour tous les autres bâtiments, l’état sanitaire est préoccupant et le péril imminent : 60 % des 26 bâtiments du site ne sont pas hors d'eau / hors d'air. 25 % des bâtiments menacent ruine ; 50 % ne conservent que les murs avec des pathologies lourdes pour la mise en sécurité du site :

• linteaux pourris, arases instables, dévers de murs ;
• épaufrures inquiétantes des ouvrages en béton armé datant de 1920 ; – pathologies sur les pierres suite à des incendies.

Les travaux programmes concernent :

• le désamiantage des bâtiments dont les toits en fibrociment amiantés se sont effondrés au sol et qui interdisent toute intervention d'entreprise du bâtiment au vu du risque de contamination. Ce désamiantage est le préalable a tous travaux de sauvegarde ou de restauration qui seront engagés dans la foulée.
• la cristallisation des arases de murs des bâtiments en ruine afin d'assurer leur pérennité et la sécurisation des circulations internes dans l'usine.
• la restauration urgente des structures en béton armé épaufrées des années 1920 qui sont aujourd’hui dans un état inquiétant.
• la restauration de la façade, la charpente et la couverture à l'identique. Ces interventions concernent 7 bâtiments différents.

La filature est un exemple rare du patrimoine industriel de la Vienne. En 2011, pour sauver l’usine d’une démolition programmée, et redonner une vie économique à la Filature, 4 propriétaires ont fait le pari fou de racheter ce site en ruine pour le sauver et y implanter une pépinière d’entreprises d’un nouveau genre : le tiers lieu « Les Usines », qui comporte encore aujourd’hui une majorité de bâtiments en état de péril imminent. Cet ancien site de production comporte 26 bâtiments, répartis sur une plateforme artificielle de 2 hectares, suivant un maillage très dense, séparés par des rues étroites et quelques places. Ce tissu bâti dense est une caractéristique importante du site que les propriétaires défendent pour conserver tous les bâtiments et éviter des dents creuses. Les époques de construction sont majoritairement du milieu à la fin du XIXe siècle.  
Le process industriel du site est largement connu et documenté même si les machines ont malheureusement été démantelées à la faillite. Seules les différentes générations de turbines sont encore sur place. L’intérêt du site tient à son exemplarité en tant qu’illustration parfaite de l’industrialisation en zone rurale au XIXe siècle qui a conservé toutes ses composantes constitutives.

Depuis 2011, les 4 fondateurs portent avec force un projet audacieux : réhabiliter progressivement les 2 hectares de l’ancienne friche industrielle pour créer un projet économique – social – culturel – artistique d’un genre nouveau alliant travail, qualité de vie et lien humain.  
En 13 ans, « Les Usines » ont déjà su développer une forte activité, aujourd’hui regroupée en 4 grandes composantes dont une partie valorise directement le patrimoine du site :

• Laboratoire d’expérimentation économique et social ;
• Fablab ;
• Recherche et création artistique ;
• Développement durable, patrimoine et tourisme.  
  
  A ce jour, 30 structures y sont hébergées sur 4 000 m², dans 10 secteurs d'activité différents (nouvelles technologies, art et culture, environnement, économie sociale et solidaire, artisanat, artisanat d’art, médias). Les Usines sont reconnues au niveau national comme un modèle de transversalité et d’ancrage territorial très poussé. Membre essentiel de la communauté des tiers-lieux au niveau régional et national, les Usines sont notamment labellisées par l’Etat dans le cadre de 3 dispositifs nationaux : manufacture de proximité, fabrique de territoires, quartier culturel et créatif. L’ouverture fait partie des caractéristiques inhérentes au projet pour sensibiliser les publics au patrimoine industriel.