Contribuez à la restauration de ce patrimoine musical remarquable !
© Jean L'Ange
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Définition des montants
Le terme « relevage » désigne l’opération globale de nettoyage-dépoussiérage et de révision générale du fonctionnement de l’orgue, pratiquée en général tous les 25 à 30 ans.
Le terme « restauration » s’applique à un travail en profondeur en atelier en général, avec démontage intégral ou partiel de l’instrument, sans exclure une réfection à neuf à l’identique de tout ou partie si besoin. La restauration d’un orgue ou d’un de ses éléments permet d’assurer son bon état et sa pérennité.
Lors de la restauration des années 1980, une solution mécanique « provisoire » avait été adoptée, mais celle-ci se révéla malheureusement pérenne, rendant l’orgue difficilement jouable. Une reprise des transmissions de notes doit être réalisée afin de rendre cet instrument exceptionnel totalement maniable et lui rendre ses lettres de noblesse.
Toutes les modifications prévues ont été validées par la Commission Nationale des Patrimoines et de l’Architecture (5ème section) du Ministère de la Culture et de la Communication.
Il s’agit donc ici de profiter d’un démontage quasi-complet de l’instrument pour remettre à niveau des éléments négligés depuis des dizaines d’années.
Des recherches menées ces dernières décennies dans les archives de la maison Cavaillé-Coll (notamment par le Docteur René Verwer avec l’aide de Jean Mons), il ressort que cet orgue était initialement prévu pour le Palais de l’Industrie et des Beaux-Arts à Paris. Le milieu musical tenta sans succès de lui obtenir un emplacement dans une galerie de cet édifice qui finit par être démoli en 1896 et remplacé par les actuels Petit et Grand Palais.
L’orgue, dont la construction débuta à la fin des années 1860, fut tout d’abord installé dans les ateliers du facteur parisien sur une des tribunes de la salle de montage et resta financièrement à sa charge. Il put servir d’orgue de démonstration particulièrement soigné pour impressionner les visiteurs.
Au sortir de la guerre de 1870, Cavaillé-Coll eut à faire face à un afflux de commandes d’instruments important. Parmi ces dernières, deux étaient assorties d’un délai de livraison particulièrement court : Saint-Pierre de Lisieux et le Palais de l’Industrie à Amsterdam.
Les ateliers d’Aristide Cavaillé-Coll, situés 13/15 avenue du Maine à Paris, comptaient à cette époque parmi les plus importants d’Europe. Néanmoins de tels délais étaient dans les deux cas impossibles à tenir.
Ce contexte conduisit Aristide Cavaillé-Coll à utiliser les éléments de l’orgue monté sur la « tribune » afin d’honorer ces deux contrats. Pour Lisieux il utilisa:
Il fallut repenser la disposition des différents plans sonores de l’instrument en fonction de l’espace disponible à Saint-Pierre. L’orgue de « la tribune » était conçu en largeur, alors que la cathédrale de Lisieux imposait une réalisation en profondeur.
Il fallut également construire un buffet de douze mètres de hauteur et six mètres de largeur ainsi qu’une tribune pour recevoir la console. L’installation de l’orgue fut considérablement ralentie par l’architecte du gouvernement, qui, manifestement, « traîna des pieds ».
Il semble que Cavaillé-Coll ait été conscient de certaines limites de l’orgue de Lisieux : l’orgue d’Amsterdam profita de l’expérience de Saint-Pierre et fut notamment doté de trois machines Barker contre une à Lisieux. L’orgue d’Amsterdam existe toujours, mais se trouve aujourd’hui dans une salle de concert à Haarlem.
L'instrument est béni par Mgr Hugonin, évêque de Bayeux et Lisieux, et inauguré par Alexandre Guilmant, organiste de la Trinité à Paris, le 23 novembre 1874 : la commission dont faisait partie Guilmant conclut ainsi : "l'un des chefs-d'oeuvre de la facture moderne".
L’orgue de Lisieux comporte des particularités intéressantes dans la production de Cavaillé-Coll, tant en France qu’à l’étranger : le seul orgue, avec son jumeau à Haarlem, qui compte un Cornet VIII rangs au Récit. Ce « cornet » extraordinaire et expérimental permit l’adaptation de celui de Notre-Dame de Paris !
Aristide Cavaillé-Coll a construit dans le département du Calvados trois instruments majeurs encore existants : Cathédrale de Bayeux (1862), Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux (1874) et Abbaye-aux-Hommes de Caen (1885). L’orgue de Lisieux a été depuis plusieurs années desservi par ses problèmes mécaniques et les faiblesses harmoniques que l’on pouvait remarquer ici ou là. Mais il reste de très grande qualité. Il convient donc de redonner à cet instrument toute sa superbe et la place qu’il mérite dans le patrimoine musical français et européen. L’opération, telle qu’elle est proposée dans l’offre du groupement Robert frères/MLGO/DLFO/ORGLEZ, de grandes compétences, veut répondre à cet enjeu.
AIDEZ-NOUS, SOUTENEZ LA RESTAURATION DU GRAND-ORGUE DE LISIEUX !
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