La Tourasse de Sanilhac-Sagriès

Au cœur de l’Uzège, à Sanilhac-Sagriès, se trouve une étrange tour du XIIe siècle : la Tourasse, dernier vestige du château originel du village. D’un abord austère, rabaissée de ses 3 niveaux supérieurs, elle est méconnue et oubliée. Elle abrite un trésor qui demande à être mis en lumière et préservé.

C’est probablement au XV e siècle qu’un pigeonnier a été aménagé au premier niveau de l’édifice. Il comporte 325 boulins creusés dans les pierres de parement sur les 4 faces. Équilibre et harmonie de l’ensemble se conjuguent avec un état de conservation rare sans aucun remaniement depuis sa création. Le pigeonnier comporte un accès extérieur indépendant par un escalier en pierre. A l’étage inférieur, se trouve une voûte romane ainsi que des archères à multiples voussoirs, elles aussi remarquables et très bien conservées.

L’édifice se dégrade rapidement. Des entrées d’eau menacent la structure et rongent les pierres. De nombreuses fissures lézardant le dôme extérieur de la toiture (1 cm de large), la plate-bande Sud fléchit, des tuiles de génoise sont cassées ou descellées des trous dans les pierres et la génoise favorisent une végétation délétère, la chaîne d’angle Nord-Est fortement dégradée et un oculus de 80 cms est ouvert à la pluie. Des travaux sont à entreprendre d’urgence.

Pour sauvegarder ce patrimoine et le magnifique pigeonnier qu’il abrite, des travaux de conservation devraient être entrepris dès l’automne 2022

• Réfection de l’étanchéité de la voute à l’aide d’un mortier de chaux
• Réfection de la génoise
• Fermeture de l’oculus avec un skydome
• Démolition et remontage de la plate-bande Sud
• Reprise des trous en façade Est et jointoiement

Dans le futur aménagement du centre village de la commune, un chemin piéton sera créé pour relier les parties Est et Ouest du village, il passera au pied de la Tourasse. Sur son versant Est, un espace vert sera aménagé. A l’Ouest, la place de l’église deviendra piétonne. Ainsi, après avoir été méconnue, et enclavée, elle sera redécouverte par la population et sa sauvegarde prend dès lors encore plus de sens.