Restauration de la statue de l'Abbé de l'épée à l'INJS de Bordeaux, à Gradignan

Depuis sa création en 1881, la statue de l’abbé de l’Épée semble n’avoir jamais été restaurée. Elle est constituée de plusieurs pièces de bronze moulées assemblées entre elles. Depuis toujours exposée aux intempéries, certaines vis de fixation de ces pièces sont rouillées et doivent être changées pour que les parties de la sculpture restent solidement fixées entre elles. Des éclats peuvent également participer, sous l’effet de l'humidité, du gel et de la chaleur, à la dilatation des pièces de bronze. Les fissurations et les ouvertures de pièces doivent être comblées. Le socle de la statue présente un enfoncement qu’il faut redresser.

Ce projet de restauration s'inscrit dans le respect de l'image de l'Abbé de l'Épée auprès de la communauté sourde, et souligne l'importance de perpétuer sa mémoire auprès des jeunes générations. Sauver cet héritage est un devoir.

Charles-Michel de L'Épée naît le 24 novembre 1712 à Versailles. Sollicité par la maman de deux jeunes filles sourdes pour poursuivre leur éducation à la suite du décès de leur précepteur, il découvre que les gestes qu’elles échangent sont leur mode de communication. Il comprend alors qu’il est possible de communiquer avec elles et de leur donner accès à une éducation, dans une France du XVIIIè siècle où seuls les sourds de familles fortunées bénéficient d’une éducation.

Cette révélation sera le point de départ de toute sa vie et son œuvre. Il accueille les deux jeunes sœurs à son domicile et très vite, la nouvelle se répand, sa maison se transforme en école ouverte à tous les sourds. La méthode pédagogique dite des « signes méthodiques » s’exporte dans le monde entier.

Il reste aujourd'hui une figure emblématique de la communauté sourde française et internationale.

La statue de l'INJS à Gradignan, intitulée : "L'Abbé de l'épée donnant l'instruction à deux jeunes sourds-muets" lui rend hommage depuis 1881, date à laquelle elle a été commandée par l'Etat français au sculpteur Louis Auvray.

Aujourd’hui, l’Abbé de l’Épée reste une figure emblématique de la communauté sourde française et internationale. Ce projet s’inscrit dans la perpétuation de la culture sourde et de son patrimoine matériel et immatériel.

De nombreux acteurs ont déjà témoignés de leur soutien : particuliers, associations, entreprises... Les jeunes et les professionnels de l’INJS sont également fortement mobilisés sur ce projet !