Le projet : Un site vivant à sauvegarder
Dans un premier temps les efforts de sauvegarde ont porté sur l’église (12 années de travaux avec l’aide de l’Etat, de la Région et du Département), puis sur le réfectoire des Convers, deux éléments majeurs dont il reste peu d’exemples médiévaux en France et en Europe. D’autres travaux ont ensuite été menés sur l’hôtellerie, le vivier, les annexes des convers et la porterie. La création d’un jardin d’esprit XVIIème à l’emplacement du cimetière et de l’ancien jardin de l’Abbé contribue à la compréhension du site et de ses bâtiments.
L’étape actuelle des travaux concerne la sauvegarde et le réaménagement partiel des ruines du cloitre du XVIIIème, situé entre l'abbatiale et le bâtiment conventuel déjà entièrement sauvegardé. C’est une bataille contre le temps, une étape cruciale dans la mesure où les propriétaires aujourd’hui retraités jettent leurs derniers feux dans cet immense chantier exemplaire. Tout appui financier significatif permettrait d’assurer la sauvegarde du cloitre, partie essentielle d’une abbaye, et garantirait une certitude d’avenir pour ce lieu patrimonial cistercien exceptionnel.
Le lieu et son histoire : Une abbaye cistercienne du XIIe siècle
Vers 1145, on situe la présence d'une communauté bénédictine affiliée à l'ordre de Citeaux par Pierre de La Châtre, archevêque de Bourges. Entre 1157 et 1181, le domaine foncier se constitue rapidement et la construction des bâtiments débute. En 1170, il est mentionné "L'Abbatia Nova", en 1225, l'église est consacrée par Simon de Seuly et en 1245, le dortoir des moines est achevé.
L’activité économique de cette abbaye était principalement basée sur l’extraction et l’exploitation du fer ainsi que sur les activités agricoles. Le fer produit à Fontmorigny a d’ailleurs été utilisé dans la construction de la cathédrale de Bourges.
Lors de la guerre de Cent ans, l'abbaye subit de nombreux dommages. Les réparations se succèdent à la fin du XVe siècle (bâtiment des convers, logis d'entrée). Au début du XVIe siècle, il est construit un nouveau logis abbatial relié au bâtiment des convers par une massive tour d'escalier, mais l'ensemble de l'abbaye n'est pas entretenu. Ce n'est qu'au début du XVIIIe siècle (1726, date portée) que d'importants travaux sont entrepris, avec la reconstruction complète du cloître, mais la suppression des collatéraux et de plusieurs travées de la nef de l'église. En 1791, l'abbaye est vendue comme bien national. Elle est transformée en exploitation agricole, puis au XIXe siècle en logement pour les ouvriers des usines métallurgiques de Torteron et Feuillardes. Classée Monument Historique en 1984, elle est rachetée en 1987 et en cours de restauration depuis.
La mobilisation : Un site ouvert au public
Le site est laissé à l’abandon, en ruines dans les années 60. Sa sauvegarde est assumée depuis 1987 par les propriétaires actuels qui ont réalisé en lien avec la DRAC un important programme de restauration tout en y développant des activités culturelles, notamment un festival de musique renommé et des activités économiques significatives qui contribuent partiellement à sa valorisation et à son entretien.
Ce site ouvert au public, membre de la Charte Européenne des abbayes et Sites cisterciens et des Itinéraires culturels du Conseil de l’Europe, reçoit environ 8 000 à 10 000 personnes par an, toutes activités incluses. Il présente la double particularité d’être au milieu de nulle part dans une zone économiquement faible tout en étant partie d’un bassin de vie ligérien très actif (environ 200 000 personnes de Cosne sur Loire à Decize) et au cœur d’une activité touristique en développement (Loire à vélo, canal du Berry, canal latéral à la Loire) très appréciée en particulier des touristes étrangers. C’est aujourd’hui un lieu patrimonial et culturel de référence au sein du Pays Loire Val d’Aubois, de la Communauté de communes portes du Berry et du département du Cher.
Une association dynamique forte de 350 adhérents se mobilise pour l'animation du site depuis plus de 30 ans.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
Découvrir la Mission Patrimoine