Le projet : restaurer une ancienne usine textile pour l'ouvrir à de nouveaux usages
En 2019, cette usine abandonnée située à Chirols, dans le Parc naturel des Monts d'Ardèche est acquise par le collectif du Moulinage de Chirols. Cette coopérative a rapidement effectué des travaux de mise en sécurité, puis des travaux de mise hors d’air et hors d’eau pour lesquels elle a bénéficié d’une aide du Loto du Patrimoine. L’isolation des murs et toitures du Moulinage reste cependant à réaliser. Elle sera effectuée à partir de matériaux biosourcés, tout en préservant les colonies de petits rhinolophes (un genre de chauve-souris aujourd'hui menacé) présentes. Pour ce faire, un chantier-école de 5 années sera mis en place. A terme, l'ancienne usine accueillera des multiples activités artisanales et artistiques, professionnelles et associatives, habitat coopératif et espaces collectifs.
Le lieu et son histoire : une usine du XIXe siècle emblématique de la vie industrielle locale
Le Moulinage de Pont de Veyrières fut, dès 1820, une usine préparant le fil au tissage (de soie, puis de fibres synthétiques), accueillant des centaines d'ouvrières et ouvriers. Une partie du personnel vivait sur place. L’activité de moulinage était emblématique de la vie industrielle locale des XIXe et XXe siècles.
Cette usine, l’une des plus grandes du genre, a accueilli jusqu’à 300 ouvrières et ouvriers vers 1910. Ce lieu patrimonial constituait le centre de l’activité de la vallée avant de subir le déclin de l’industrie de la soie puis du textile en général. À l’image de l’activité industrielle en milieu rural, l'usine est restée abandonnée depuis l'arrêt de son activité textile au début des années 2000. En 2019, elle est acquise par un groupe de citoyens, le collectif du Moulinage de Chirols en mai 2019, structuré sous forme de Coopérative SAS de loi 1947. Une partie des locaux a été aménagée en 2006 pour accueillir un écomusée du moulinage. L'environnement architectural et paysager de ce site qui s’étend sur 4 500 m² est assez préservé, avec les faÿsses qui accueillaient les jardins des ouvrières.
La mobilisation : des chantiers-école investis sur 5 ans au service de l'éco-rénovation
Anti-spéculatif, et non-lucratif, ce projet s'appuie sur une gouvernance participative et horizontale comptant deux structures juridiques : une coopérative qui a acheté les 4 500 m2 de bâtiments en 2019 et une association fondée en 2016 qui anime maintenant la vie culturelle des lieux. Les membres bénévoles de ces entités sont très investis sur ce projet au long cours. La mairie est également étroitement liée au projet puisqu'elle est propriétaire d'une partie du site où elle accueille l'Ecomusée du Moulinage.
Le projet intègre également une dimension pédagogique forte grâce à l'organisation de chantiers participatifs. En effet, la coopérative souhaite engager un chantier-école de 5 années, comptant 4 sessions par an, encadré par l’Association l’Oeuvrière avec le soutien de l’Entreprise Hestia, fabricant de briques de chanvre. Tout en transmettant des techniques d’éco-rénovation respectueuses du bâti ancien, ces chantiers permettront de fabriquer des briques de chanvre à partir de matériaux biosourcés.
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