Ancienne usine Dumons Frères à Lavelanet / Pôle artisanal L'Art d'Assembler

La date de construction des bâtiments les plus anciens de l'actuelle usine Dumons reste aujourd’hui incertaine. L’atelier surmonté d’une toiture de type shed fait probablement partie des éléments les plus anciens subsistant sur cette partie du site qui a notamment été touché par un important incendie en 1973.

Mais, en dépit de travaux réalisés depuis la fin du XXème siècle, plusieurs des locaux contigus présentent un intérêt patrimonial certain :

• élément en béton commémorant la date de fondation du site (1803) ;
• la maçonnerie en pierre peu fréquente à Lavelanet du fait de la suppression de ce type de matériaux dans les années 1950 à 1980 ;
• le shed et la charpente métallique, architectures emblématiques de la construction industrielle de la fin du XIXème - XXème siècles.

Depuis la fermeture de l'usine, le bâtiment qui abritait les anciens bureaux n'a pas fait l'objet de travaux ni d'entretien. Il se dégrade sérieusement et de nombreuses fissures en façade sont menaçantes et continuent de détériorer la bâtisse. A l'intérieur, il est nécessaire de réaliser rapidement d’importants travaux afin de préserver les menuiseries, les murs et les plafonds témoins d'un riche passé industriel.

Le programme de travaux vise la rénovation globale du bâtiment second œuvre et gros œuvre. Le projet est de restaurer le bâtiment pour en faire des ateliers à destination des artisans d'art et des artistes. Le lieu sera ouvert à tous les publics et a pour ambition de faire découvrir les métiers de la création.

Sur le site d’un ancien moulin foulon seigneurial, Étienne Dumas et Jean-Baptiste Dastis acquièrent, dès 1803, les bâtiments de l’actuelle usine Dumons pour y fonder une usine textile. Cette implantation marque le début d’une longue histoire industrielle au sein du Pays d’Olmes, qui deviendra, par la suite, le premier centre français du cardage de laine, et l’un des pôles majeurs de l’habillement en Europe.

L’usine Dumons est emblématique d’un modèle rare d’intégration verticale : toutes les étapes de la production textile y sont réunies au sein d’un même site, de la filature au tissage, en passant par les apprêts, la teinture et la confection. Elle se distingue par son attachement à la tradition de la laine cardée tout en innovant, notamment durant l’après-guerre, avec la création du célèbre manteau breton "kabig", conçu en laine et fibranne, un tissu double-face réversible.

À son apogée, en 1980, l’usine emploie plus de 350 salariés, témoignant de son importance économique et sociale. Malgré un fort ancrage local, l’entreprise subit de plein fouet la mondialisation du secteur textile et cesse son activité en septembre 1981. Le rachat du site par la famille Dumons permet néanmoins la continuité d’une activité industrielle textile sur place au début du XXIème siècle.

Elle reste l'une des dernières entreprises réellement intégrées du territoire, aux côtés de noms prestigieux comme Ricalens ou Fonquernie à Laroque-d’Olmes.