Le projet : une restauration plus que nécessaire
La situation géographique du château, au coeur du Périgord Noir, à proximité de Beynac, des Milandes, de Castelnaud et des Eyzies, est un atout pour le développement d’un projet touristique du lieu. Avec son architecture Renaissance et son histoire marquée par les guerres de religion plus que par la guerre de cent ans, Fages est un château complémentaire de ses célèbres voisins.
Dans son rapport de 1956 pour la proposition de classement, M. Froidevaux, Architecte en Chef des Monuments Historiques, écrit : « À la suite de Commarque, Biron, Bourdeille, Puyguilhem, et Lanquais, Fages peut s’inscrire parmi les très beaux châteaux qu’ait laissé le passé en Périgord ». Selon M. Cron, chef du Service du Patrimoine et de l'Inventaire du Conseil Régional (Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes), « Fages s’inscrit parmi les plus belles réalisations de la Renaissance en Périgord ».
Ce château nécessite différents travaux, notamment parce que les lauzes n'ont pas été posées dans les règles de l’art lors de la phase de restauration des toitures de 1968-1970, ce qui engendre des infiltrations au fil du temps. Les charpentes, d'origine et datant très probablement au minimum du XVIème siècle, ont déjà souffert d'une exposition aux intempéries au cours des XIXème - XXème siècles. Nous devons absolument réussir à les sauvegarder.
Les travaux prévoient la reprise de tous les pieds de charpentes abîmés, ainsi que la reprise de tous les assemblages défaillants au niveau des arbalétriers / entraits. Tous les coyaux seront repris à neuf en chêne.
Les liteaux supportant les lauzes seront entièrement repris à neuf en châtaignier. Les tuiles et les lauzes seront entièrement déposées, remplacées et reposées selon les méthodes traditionnelles.
Ces travaux seront tous effectués par des entreprises spécialisées dans l'intervention sur des monuments historiques, en respectant les méthodes et savoir-faire traditionnels et locaux.
La réfection des égouts en lauzes sera par exemple réalisée par l'entreprise "CHAPOULIE Thierry" qui est une entreprise Périgourdine qui perpétue l'art des lauziers. C'est l'entreprise de Dordogne qui maîtrise le mieux les techniques ancestrales de la pose des lauzes et qui perpétue ce savoir-faire depuis trois générations. Cette entreprise est intervenue sur plusieurs châteaux du Périgord (château de Castelnaud, château de Fénelon, château de Marqueyssac, château de Lacypierre, château de la Faye).
- Juillet 2023
Lauréat du "Programme Patrimoine et Tourisme local"
- Septembre 2023
Début des travaux
- Décembre 2024
Fin des travaux !
Le lieu et son histoire : une histoire rocambolesque de batailles, tragédies, usages seconds et restaurations
Le château se trouve sur le site d’un oppidum gallo-romain. Les époques de construction s’étalent du XIIème au début du XVIIème siècle. Le splendide pavillon Renaissance a été construit au XVIème siècle.
Boson de Fages, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, naquit dans le château. Au XVIème siècle, Anne de Fages, dame d’honneur de la reine de Navarre, attire un nouveau lustre sur la seigneurie. En 1553, elle épouse Joachim de Monluc, frère de l'illustre Blaise de Monluc. Ce dernier réunit son état-major à Fages à la veille de la bataille de Vergt où il défait les Huguenots. À la mort de Joachim, le château est attaqué et pillé par les protestants. Veuve en 1567, Anne de Fages se remarie trois ans plus tard avec Jean de Monlezun, capitaine de la garde de Charles IX et l’un des exécuteurs de l’amiral de Coligny. Il meurt en 1573. En représailles de l’assassinat de Coligny, le château est attaqué à nouveau et en parti détruit. Anne de Fages se remarie alors avec un Huguenot, Jacques de La Tour. Elle meurt sans enfant. Sa vie romanesque est retracée dans le roman historique « La Dame de Fages » de Mme Alberte Sadouillet Perrin. Le pavillon Renaissance est construit à l'époque d'Anne de Fages.
Au XVIIIème siècle, le château appartient au comte Wlgrin de Taillefer, célèbre archéologue périgourdin, maréchal de camp des armées du roi. Le château qui traversa sans encombre la Révolution, fut en partie dépecé au XIXème siècle par ses propriétaires de l'époque, les Taillefer.(*)
En 1913, Valentine de Maillard-Taillefer et son mari veulent redonner vie au château, mais le couple meurt tragiquement en voyage de noces lors du naufrage du paquebot "L'Afrique". Le château, abandonné, sert de séchoir à tabac, puis tombe entre les mains d'un équarrisseur, M. Crouzel, qui le transforma en fabrique d’asticots. Les ossements entreposés intéressèrent ensuite les sucreries Say pour faire du noir animal. M. Lafuge, directeur des sucreries Say, démantèle le domaine de 44 hectares, le château est pillé et saccagé par les vandales jusqu’à son rachat par Louis Durand en 1964.
À partir de 1964, Louis Durand, architecte de métier, engagea un travail titanesque de restauration des parties ISMH (inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques) du monument et entama également la restauration du pavillon Renaissance (classé monument historique).
Le domaine initial de plus de 44 hectares qui entourait, par le passé, le château a été démembré en 1954 par M. Lafuge, propriétaire de l’époque. Les terres ont été vendues à un agriculteur. Elles sont toujours en exploitation agricole : pâturages pour brebis et noyeraies. Actuellement la propriété autour du château s'étend sur 1,4 hectare. L'environnement est constitué d'espaces boisés et de terres agricoles (pâturages et noyeraies).
*Extrait du "Guide des Chefs-d'Oeuvre en péril", par Pierre de Lagarde, préfacé par Wladimir d'Ormesson de l'Académie Française.
La mobilisation : des propriétaires animés par la volonté de mettre en lumière ce château
Les propriétaires ont pour projet de développer les visites en enrichissant progressivement le circuit de visite avec l’ouverture à moyen terme de l'intérieur du monument (seuls les extérieurs seront accessibles dans les premiers temps).
Ils souhaitent également réaliser un film des premiers travaux de restauration entrepris par leur père, avec des photos et des films d'archives pour le présenter aux visiteurs, afin de rendre compte de l’ampleur des travaux réalisés et des moyens de l’époque.
En parallèle, les propriétaires projettent de développer des activités ludiques et pédagogiques pour les enfants (et pour les plus grands). Par exemple, pour l'évènement "Châteaux en fête", la Cie de La Salamandre basée à Sarlat fera une initiation au combat à l'épée au XVIème siècle.
L’Association de Sauvegarde du Château de Fages, créée en 1965 par leur père existe toujours, avec comme objectif d’instaurer une nouvelle dynamique et de fédérer la population locale autour du projet d’ouverture au public du site. L’association, hébergée dans le château, permettrait d’organiser des concerts ou des expositions, comme cela était le cas par le passé. Elle pourrait également permettre d’organiser à moyen terme des chantiers participatifs et/ou des chantiers internationaux.
Les partenaires
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