Eglise Saint-Bénigne à Island dans l'Yonne

Conservés dans l'église humide et mal ventilée, les tableaux du XVIIe siècle illustrant l'Assomption de la Vierge et le martyre de saint Bénigne sont en mauvais état. Les toiles doivent donc être consolidées, préparées pour le rentoilage et pour la réintégration de la couche picturale, sans oublier la réparation des déchirures et des lacunes. Les cadres seront, quant à eux, traités contre les insectes xylophages, nettoyés et restaurés avec la mise en dorure de la baguette. En parallèle avec la restauration des deux toiles, porte, grilles et grillages doivent être mis en place, tandis qu'une fenêtre de ventilation sera aménagée dans un vitrail, de façon à assurer une bonne conservation des œuvres.

Ces deux tableaux du XVIIe siècle, qui se sont très certainement succédés au retable du maître-autel, sont liés à l'histoire de l'église d'Island et à celle de la France. L'édifice fut d'abord consacré à Bénigne, évangélisateur de la Bourgogne et de Dijon, martyrisé au IIIe siècle. Le saint est ici représenté avec les alênes rougies au feu que ses bourreaux lui ont enfoncés sous les ongles. La seconde peinture, l'Assomption de la Vierge, témoigne du nouveau vocable de l'église, désormais Notre-Dame. Ce changement, effectué vers 1647, est lié à la naissance tant attendue du futur Louis XIV. Ses parents, Anne d'Autriche et le roi Louis XIII, avaient voué royaume à la Vierge et demandé qu'une chapelle ou un autel lui soit dédié dans chaque église du pays. À cette époque, le curé d'Island n'était autre que Charles Trinquart d'Etampes, vicaire général d'Autun, jadis ancien conseiller et aumônier du roi Louis XIII.

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