Grand Hôtel du Balcon à Homécourt

Laissé sans entretien durant plusieurs décennies, le Grand Hôtel du Balcon à Homécourt a été racheté en 2022 par des nouveaux propriétaires. Ceux-ci ont d’ores et déjà engagés des travaux de restauration des décors de l’ancienne salle de restauration ainsi que l’aménagement intérieur.

Une seconde tranche de travaux concernera le ravalement des façades, la réfection du brisis en ardoise et le changement d’une partie des menuiseries.

Au cœur de la Vallée de l'Orne, Homécourt possède un riche patrimoine témoignant de son passé de bourg sidérurgique. C’est à la fin du XIXème siècle que la société Vezin-Aulnoye installe la première usine sidérurgique. L'usine est composée de deux hauts-fourneaux. Un troisième haut-fourneau destiné à produire 200 tonnes de fonte par jour est allumé en 1904. Afin de loger sa main d'œuvre notamment composée d'émigrés, la direction des mines et usines fait construire des cités ouvrières, une gare ainsi des hôtels à proximité de ladite gare. En avril 1903, l'usine est cédée à la Compagnie des forges et aciéries de la marine. 

Construit à la demande d'un riche entrepreneur du secteur par l’architecte Ernest Médard, le Grand Hôtel du Balcon date de 1906, grande période de l'Art Nouveau, dont on retrouve certains codes particuliers : présence de céramiques décorant la façade, sculptures au dessus de la porte principale, présence de fer forgé au niveau des impostes.

L'ancien Hôtel du Balcon présente un intérêt exceptionnel tant pour son architecture extérieure que pour la décoration de l’ancienne salle de restaurant. En effet, les nouveaux propriétaires ont fait une découverte exceptionnelle. Sous une épaisse couche de plâtre, des faux marbres d’époque ont été dégagés : ils sont l’œuvre de Jules Baudson (Entreprise Générale d'Ornementation Baudson de Charleville-Mézières), connu pour avoir diriger les travaux de décoration du Palais impérial de Kiev.

La vallée de l’Orne fut le poumon de l'histoire industrielle du pays aux grandes heures de la sidérurgie et des maîtres de forge. Une voie verte de plus de 20 km relie Gandrange (Moselle) à Hatrize (Meurthe-et-Moselle) en passant par Homécourt, permettant de découvrir les paysages de cette ancienne vallée sidérurgique.

Les propriétaires, désireux de sauvegarder ce riche patrimoine homécourtois, souhaitent y implanter à terme un restaurant semi-gastronomique et à vocation culturelle (expositions d’artistes par exemple).