MANOIR DE KERGOZ AU GUILVINEC

Ce projet de restauration vise à pérenniser l’enceinte du manoir de Kergoz, situé à Guilvinec, dans son état actuel ruiniforme, en conservant les ajouts tardifs et les traces successives d’effondrement du mur Sud. Les parements des remparts et des tours feront l’objet d’une restauration complète : la végétation sera retirée, les moellons seront nettoyés et remplacés par des blocs neufs si besoin, les fissures seront remaillées, les joints subsistants seront purgés et refaits au mortier de chaux puis du coulis de chaux sera injecté par gravité pour redonner de la cohérence interne aux maçonneries de blocage. La stabilité des parapets et des corbeaux sera vérifiée et les chapes d’arases seront conservées et nettoyées. Toute cette opération a un coût, et la commune de Guilvinec souhaite faire appel à la générosité populaire pour l’aider !

Le manoir de Kergoz est situé sur la commune du Guilvinec. Il est implanté à l’angle de la rue du château et de l’allée de Kergoz. Le mur d’enceinte et la porte, surplombés du pigeonnier, sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis mai 1932. La chapelle de saint Trémeur dépendait de Kergoz et la tradition voudrait que Comorre et son fils Trémeur soient les fondateurs du manoir et de la chapelle. Concernant le manoir, la date la plus ancienne trouvée dans les actes notariés remonterait à 1380. Au long du 19ème siècle, le manoir fut exploité en ferme agricole et revendu à nouveau à plusieurs reprises. Malgré sa vétusté due au manque d’entretien, le manoir fut occupé par les allemands durant l’Occupation, en raison de ses remparts protecteurs. Ceux-ci construisirent dans la cour des baraques de cantonnement. Après avoir servi de prison pour des résistants en attente de leur départ vers l’Allemagne, ces baraques servirent de geôle pour les allemands eux-mêmes à la Libération.

Les habitants du Guilvinec sont sensibles à la mise en valeur de leur patrimoine. Cet équipement communal est utilisé par les associations ou loué à des particuliers. De par son cachet, il convient particulièrement aux mariages. L’originalité du manoir réside dans son colombier construit sur le porche d’entrée. Cette notion de pigeonnier-porche est en effet plutôt rare, mais il en existe néanmoins encore plusieurs exemples sur le territoire français. Il semble que cette disposition ait été relativement courante dans le pays bigouden, mais il n’en reste hélas que très peu d’exemples. L’association des amis de Kergoz aura à cœur de faire visiter ce patrimoine, si particulier, dans une ville tournée vers la pêche et son ouvrieuse industrie.