Le projet : un projet culturel ambitieux
Les propriétaires développent un projet de médiation culturelle axé sur la découverte de la vie des moines au Moyen-âge. En 2019 est célébré le 825e anniversaire de la fondation du prieuré avec trois manifestations : en avril, une randonnée de marcheurs sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle qui passe devant ; le 18 mai, une visite nocturne lors de la Nuit des musées ; le 6 juillet, une fête des métiers médiévaux. L’objectif est de faire de ce témoin du Moyen-âge et exemple unique d’un « monastère aux champs » un lieu touristique majeur du Haut-Anjou Segréen.
- 1194
Fondation du prieuré
- XVe siècle
Transformation du prieuré en manoir prieural
- Révolution Française
Vente du site qui devient une propriété agricole
- 2000
Rachat du site par les propriétaires actuels
- 2019
Aide de 44 000 € de la Mission Stéphane Bern
- 2021
Fin des travaux sur le cloitre et sur les peintures de la salle capitulaire
Le lieu et son histoire : le dernier prieuré roman de la région
Le prieuré de la Jaillette a été fondé en 1194 par les moines augustins de l'abbaye du Mélinais, grâce au don d’un chevalier de retour de croisade. *Sa spécificité est d'avoir été construit suivant le plan d'une abbaye cistercienne, comprenant au Nord l'église, à l’Est la salle capitulaire surmontée du dortoir des moines et de la chambre du prieur, au Sud un réfectoire et une cuisine transformés au XVe siècle en manoir prieural, et au centre un cloître. *
C'est le seul prieuré roman en Pays de la Loire à avoir encore cette structure. La Révolution a entraîné des modifications dans l'usage des bâtiments : le cloître a été démonté et ses pierres utilisées pour construire des murs ou boucher les ouvertures reliant l'église au monastère et la salle capitulaire a été transformée en cave à cidre. Un tiers du cloître a été restitué par les propriétaires depuis leur acquisition en 2000, grâce aux éléments des arcades retrouvés parmi les maçonneries des contreforts.
La mobilisation : une restauration permis grâce à la Mission Stéphane Bern
Depuis la Révolution, l'usage exclusivement agricole des bâtiments n'a pas aidé à la préservation de leurs richesses artistiques : les peintures murales de la salle capitulaire sont couvertes de champignons d'alcool et le toit du cloître est maintenu par des contreforts, réutilisant les morceaux de colonnes, tailloirs, arches et chapiteaux, ces derniers coupés ou cassés pour combler les trous.
Avant l’intervention de la Mission Patrimoine, il restait deux tiers des piliers du cloître à reconstituer. L’opération était délicate puisqu’il aura fallu aux propriétaires, plusieurs années pour démonter des murs construits au XXe siècle et qui contenaient une partie des pierres originelles des piliers.
Grâce au savoir-faire des artisans, les pierres ont été triées, nettoyées et ré-assemblées pour pouvoir retrouver l’aspect originel du Cloitre. Ce travail de puzzle ainsi que la repose minutieuse des arches a permis de pouvoir redonner au cloitre une seconde jeunesse.
Après cette première phase de restauration, les propriétaires toujours grâce à l’aide de la Mission Patrimoine se sont attaqués à la restauration de la salle capitulaire, et plus particulièrement de ses peintures murales exceptionnelles.
*La première phase de cette restauration a consisté à établir un diagnostic par des experts, et il s’est avéré que les murs de cette salle comportent des peintures datant de la fin du XIIe siècle. *
Une équipe de restauratrices a alors pris le relais sur le chantier. Cette dernière a travaillé en deux temps : Tout d’abord, elle a dégagé le badigeon et les couches de peinture plus récentes afin de redécouvrir les peintures murales originelles. Puis, dans un second temps, après quelques mois, afin de laisser reposer et sécher ces peintures, l’équipe de restauratrices a restauré ponctuellement certaines zones afin de refaire sortir certaines peintures et de restaurer l’ensemble.
Ainsi grâce à l’aide de 44 000 € de la Mission Patrimoine les propriétaires, M. et Mme Le Bret ont pu achever d’importants travaux pour redonner au prieuré son lustre d’antan.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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