Réhabiliter le patrimoine vinicole corrèzien.
Le principal péril aujourd’hui serait de ne pas agir. En effet, l'inexploitation de ces terrasses depuis des dizaines d'années a favorisé la prolifération d'une végétation sauvage très hostile aux murets de soutènement. Le développement des arbres et de leurs racines pénètrent dans les murets millénaires faisant éclater ces derniers. La tempête qui a sévi en 1999 a détruit bon nombre de terrasses avec la chute d'arbres.
Sur les 20 hectares de terrasses seuls 3 hectares sont régulièrement entretenus et quelques terrasses ont été reconstruites et replantées en vigne. L'exploitation de ces terrasses permet de garder l'ouverture du paysage et mettre à jour ces terrasses millénaires dans le village du Saillant.
- Automne 2018
Projet sélectionné par la mission Patrimoine 2018
- Janvier 2019
Début des travaux
Le vin de Vertougit, un breuvage autrefois apprécié par bon nombre de rois.
Les terrasses historiques de la Bontat dominant le village du Saillant et la rivière Vézère en Corrèze, ces terrasses de culture en schiste ardoisier sur lesquelles était cultivée la vigne. Elles sont situées au Nord de Brive la Gaillarde sur la commune de Voutezac. De fait au Ve et VIe siècle, la viticulture prend son essor sur les bords de la Vézère notamment vers Allassac, Voutezac et en particulier au Saillant.** Ce sont les ecclésiastiques qui auraient introduit un vignoble** dans le bassin de Brive mentionné dans le testament de Saint Yrieix. Dès cette époque, ce vignoble est très recherché pour la qualité de vins qu'il produit, c'est pourquoi les moines des Abbayes de Vigeois d'Uzerche et de Solignac ainsi que les chanoines du chapitre d'Eymoutier et évêques de Limoges y possèdent un grand nombre de propriétés, sur lesquelles ils font cultiver leur vigne. Même les moines de l'Abbaye de Cluny se sont réservés une partie de ce terroir.
Par la suite, la noblesse et la bourgeoisie s’emparent de cette source de revenus non négligeable. Le vignoble est alors exploité en fermage ou métayage. La Révolution entraine la disparition des biens ecclésiastiques et la régression des biens nobles. En 1875 la crise du Phylloxera entraine la disparition quasi complète du vignoble corrézien. La culture de la vigne sur ces pentes aménagées en terrasses est difficile et doit être réalisée à la main, elle nécessite une main d’œuvre trop nombreuse. Au début du XXe siècle l'économie agricole du Bas Pays Limousin commence alors à se reconvertir grâce, entre autres, à l'arrivée du chemin de fer. Abandonnées depuis l'avancée technologique en matière de travail agricole, ces terrasses n'en demeurent pas moins dans un état de conservation assez remarquable, témoignant du travail mené à bien par les anciens.
L'existence de ces terrasses ne peut être dissociée de l'activité viticole. C'est pourquoi l'association Les Amis du Pont du Saillant (Entreprise Adaptée employant des travailleurs handicapés) a eu l'idée de replanter quelques pieds de vigne sur ces terrasses à la fin des années 2000. En parallèle, la relance d'un vignoble sur le secteur d'Allassac et Voutezac au début des années 2000 conforte la réhabilitation et l'aménagement de ces terrasses qui sont une magnifique vitrine historique culturelle dans le Pays d'Art et Histoire Vézère Ardoise.
A terme ce lieu déjà connu des randonneurs pourra être ouvert au public. Les terrasses viendront compléter des animations sur le secteur : Château du Festival de la Vézère, la Chapelle du Saillant aux vitraux de Chagall et le pont du Saillant du XIIIe siècle traversé par la rivière Vézère. La production de vin sur le site donnera lieu a des fêtes des vendanges, où vin et produits locaux s’associeront.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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