La renaissance d'un jardin
Jardin paysager intimiste de la fin du XIXe siècle, ce jardin, situé au pied de la Villa Max (labellisée Patrimoine Régional Remarquable), allie sur 1 300 m² des fabriques en rocailles de style « anglo-chinois » à une composition paysagère remarquable et inchangée depuis sa création, malgré un manque d’entretien depuis une quarantaine d’année. Espace en devenir, la Société Archéologique et Historique de Chelles est aujourd’hui mandatée par la Ville de Chelles, propriétaire de ce lieu, pour engager les interventions de régénération nécessaires afin de lui donner une nouvelle jeunesse. L’étude générale du site et les projets de réhabilitation devront permettre de retrouver les caractéristiques principales de la composition d’origine, et d’aménager des allées accessibles à toutes et à tous afin de l’ouvrir au public. Les travaux seront réalisés par des entreprises spécialisées et par les bénévoles de l’association.
Un espace méconnu et hors du temps
Le jardin de la Villa Max a été réalisé à la fin du XIXe siècle par M. Jean-Baptiste Limoges, qui a fait édifier la Villa Max en 1889. Il suit les canons du style paysager, très à la mode dans les milieux bourgeois depuis plusieurs décennies, tout en reprenant certaines traces du jardin régulier, ce qui l’oriente vers un style mixte, qualifié par le paysagiste Jules Vacherot de « démocratique », car « il peut être établi à peu de frais, renferme dans un espace restreint une assez grande variété d’aspects et réalise auprès de la maison un abrégé de la nature champêtre où le citadin affairé vient chercher le repos et la solitude. En un mot, c’est le jardin économique par excellence ».
Il reste toutefois peu de vestiges de ces jardins de la petite bourgeoisie, et rares sont ceux qui sont à ce point poussés avec fantaisie dans le style « rocailleur ». Quatre éléments de composition principaux caractérisent ce jardin :
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Le jardin n’est pas composé pour mettre en valeur la façade
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Le jardin ne permet aucune vue sur le paysage environnant ;
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Le jardin a été conçu comme une promenade très dense ;
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Le jardin présente une rupture d’échelle.
Une ancienne allée de tilleuls, aujourd’hui dégradée et à l’abandon depuis de longues années, formait originellement une voûte végétale, avec une allée en berceau de type « charmille ». La promenade, en passant devant la copie en ciment d’une œuvre de Jean-Baptiste Allegrain, « la Baigneuse » (1767), amène ensuite au colombier, posé sur un imposant socle en rocaille, en laissant à gauche la volière (peut-être destinée originellement à abriter les paons qui, d’après une tradition orale, vivaient dans le jardin), pour parvenir à la grotte.
Une mobilisation verte
Le parti pris pour la restauration de ce jardin doit permettre de restituer une déambulation narrative pittoresque, chaque fabrique étant une étape de cette « déambulation » et il importe de ressentir l’esprit de composition qui a été donné ici, et de l’exprimer à nouveau lors de la restauration. Une certaine « idée de nature » est ici présente, marquée par un registre de plantes indigènes de terrain frais en mélange avec les végétaux horticoles. L’idée de nature est également intéressante dans une perspective contemporaine de formation à un jardinage nuancé soutenant la biodiversité et la limitation de l’émission de gaz à effet de serre. Nous proposons de nous inscrire dans une restauration engagée vers le développement durable en accord avec le principe de nature des parcs paysagers. L’association, engagée depuis 10 ans dans la restauration de la maison en organisant des chantiers internationaux de bénévoles avec l’Union REMPART s’investit maintenant dans la renaissance de ce jardin « mouchoir de poche ».
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