Le projet : Une restauration d'ampleur
Le clocheton a toujours été entretenu car a occupé depuis sa création une place particulière dans le paysage urbain et le paysage des résidents de l’EHPAD. Il a été maintenu par de nombreuses campagnes de réparations sommaires et inadaptés, jusqu’à très récemment. En 2023, un élément de bois (partie d’un des abat-sons) a chuté sur une voiture et a sonné l’alarme que les réparations ponctuelles ne suffisaient plus. Le clocheton a été bâché, et un diagnostic a été mené et a détecté un stade avancé de pourrissement des bois et de la fragilité de la structure. L’ensemble de la charpente étant gâtée par les champignons, le risque d’effondrement de la haute structure a été évacué par la mise en place d’un échafaudage de confortement. Le risque de chute étant toujours présent au regard du poids de la structure, la dépose du clocheton a été amorcée avant la restauration complète.
- 2023
Premières chute de bois du clocheton
- 2024
Mesures conservatoires : dépose du clocheton
- Septembre 2025
Sélection par la Mission Patrimoine
Le lieu et son histoire : Les vestiges d'un édifice remarquable
Le clocheton et le bâtiment qu’il surplombe sont les derniers vestiges de l’hospice construit en 1875 suite au leg des terrains concernés par Louis Duflos, horticulteur. A l’époque où se diffuse l’hygiénisme et la nécessité d’accueillir pleinement les vieillards et nécessiteux, le légateur stipule que l’objet de cette donation servira à la fondation d’un hospice. Ainsi, l’immense construction d’origine a abrité bon nombre de familles boulonnaises au sein de ses 400 lits et, demeure, jusqu’à aujourd’hui un lieu important du service social de la ville, alors qu’une grande partie du bâtiment originel a été détruit en 1995 pour des bâtiments mieux adaptés aux usages contemporains. Vestige emblématique de ces bâtiments hospitaliers et élément marquant du paysage urbain (des perspectives sur le clocheton ont été protégées par le SPR), il se compose d’un avant-corps tout en briques et pierres sur une structure en béton armé. Les pierres locales – pierres de Baincthun pour les plus dures et pierres de Marquise pour les plus tendres - sont richement sculptées jusqu’au fronton sommital au dessus duquel s’élance l’élégant clocheton en bois et couvert d’ardoises. Figurent deux sculptures monumentales : les personnifications de la vieillesse et de la charité, qui illustrent la fonction du lieu qu’il sert toujours.
La mobilisation : Maintenir l'accès au patrimoine pour les résidents
Le bâtiment est aujourd’hui au cœur des attentions des foyers et des habitants : de nombreuses familles ont connu ce bâtiment, l’ont fréquenté et le leg du riche donateur est toujours bien ancré dans les mémoires collectives. Toujours appelé « hospice Duflos », il demeure la porte d’entrée des bâtiments et un des repères du quartier qui s’est densément bâti. Le site abrite 3 des 5 lieux d’accueil des personnes âgées dépendantes sur le territoire communal et par sa localisation, il maintient les personnes accueillies au cœur de la ville et permet de maintenir le lien social avec les autres acteurs de la vie des résidents : familles, associations, services hospitaliers. La restauration de l’édifice, uniquement assurée par le centre hospitalier, aura assurément un impact sur le coût payé par les résidents.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ UNITED, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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