Le projet : garantir urgemment la mise hors d’eau du site et l’éradication de la mérule
En 2008, lorsque l’association La Chartreuse de Neuville commence à ouvrir le site au public et à l'animer pour le faire renaître, celui-ci est en grand péril, avec un risque d'écroulement à plusieurs endroits. L’hospice a été vidé en 15 ans et le monastère n’est plus entretenu depuis 1985. Ses chéneaux poreux ont laissé passer l’eau et la mérule s'y est développée. Le modèle économique de renaissance du site étant innovant, 8 ans ont été nécessaires pour convaincre des partenaires publics et mécènes avant que l'association ne puisse acquérir la moitié du site aux côtés de copropriétaires privés en loi monument historique et démarrer les travaux en 2016.
Aujourd’hui, 80% du corps principal est hors d’eau : il est urgent de finir le clos-couvert et d'éradiquer la mérule afin qu’elle ne reprolifère pas sur les charpentes restaurées.
Les travaux seront organisés en deux tranches :
- Tranche 1 : restauration des façades, charpentes, couvertures, menuiseries et vitraux extérieurs de la chapelle des visiteurs, de la porterie et du retour de bâtiment sur les jardins.
- Tranche 2 : traitement de la mérule, gros-œuvre, dépose, remplacement, traitement et/ou restructuration des planchers et des solives atteints.
Ces travaux incluent une clause d'insertion socio-professionnelle.
- 1er semestre 2023
Démarrage des travaux
- Mars 2023
Sélection par la Mission Patrimoine
- Fin 2024
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : un monastère du XIVe siècle, aux multiples usages
La Chartreuse Notre-Dame des Prés est un monastère chartreux fondé en 1324 et reconstruit en 1875 par Clovis Normand, architecte local mandaté par les chartreux. Entre 1880 et 1901, il abrita l’imprimerie générale de l’Ordre des chartreux en Europe. Après leur départ en 1905, il devint un sanatorium et un phalanstère d’artistes présidé par Anatole France. Pendant la Grande Guerre, la Chartreuse, devenue temporairement belge, accueillit le plus grand nombre de réfugiés belges civils. Elle devint ensuite un hospice-asile psychiatrique au fonctionnement atypique et très humain.
Brièvement investie par l’ordre des Petites sœurs de Bethléem entre 1998 et 2003, elle fut ensuite abandonnée jusqu’en 2008, année marquant le démarrage d'un projet de réutilisation s'inscrivant dans la continuité de son histoire, lieu d'expérimentation et d'innovation sociétale et artistique, associant notamment les plus fragiles. La maison-tour est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1952.
Il s'agit du seul monastère chartreux, sans affectation cultuelle et ouvert au public, ayant conservé tous ses espaces emblématiques, dont l'ermitage aménagé avec le mobilier d'un père chartreux.
La mobilisation : une association portant un ambitieux projet de revalorisation
Depuis 2008, malgré l'état du site, l’association La Chartreuse de Neuville l'a toujours ouvert au public. Après plusieurs campagnes de travaux, de nouvelles tranches sont nécessaires afin d'assurer la pérennité et le développement du projet, lieu-ressource et fabrique d'innovation sociétale, mêlant diverses activités :
- Culturelles : visites patrimoniales, expositions, festivals valorisant toutes les pratiques artistiques (musique, cirque, théâtre, etc.) ou encore résidences de création ou de médiation pour les chercheurs, auteurs et artistes ;
- Entrepreneuriales : séminaires ou colloques pour les dirigeants d’entreprises, d’organisations et d’institutions publiques, accompagnement et formations au développement de projets hybrides (privés/publics), incubation de projets innovants, etc. ;
- D'insertion socio-professionnelle : formations qualifiantes à divers métiers du bâtiment et de l'entretien des espaces verts, chantiers pédagogiques, ateliers du jardinier, etc.
Les partenaires
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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