Château Bijou à Labastide Villefranche

Le château a été vidé de son mobilier dans les années 1970. En 2000, un grave incendie se déclare et la villa est à l’état de ruine, juste conservée par le parapluie en tôle qui la protège des intempéries. Les intérieurs sont totalement ruinés, les couvertures ont disparu, et les façades souffrent de l’état d’abandon.

On observe aujourd'hui un affaissement des maçonneries, des infiltrations d'eaux pluviales engendrant de sérieux dégâts, de nombreuses fissures dans divers parties du château. Le risque d'effondrement est bien réel ; des fragments de planchers en ruine menacent de s’effondrer. Dans la salle de bal, le plancher baigné d’humidité risque de s’effondrer sur le vide sanitaire gorgé d’eau. Dans le grand salon Sud, le faux-plafond et le linteau (poutrelles métalliques) habillé de stucs menacent de s’effondrer sous l’effet des infiltrations par la terrasse Sud. Les terrasses se sont transformées en piscines qui se remplissent au gré des pluies et se vident sur les salles en dessous, entraînant des désordres structurels importants.

Les travaux à venir concernent une mise hors d’eau/hors d’air du bâtiment. D’une manière générale, la restauration de la villa consistera en une remise en état complète du clos et du couvert tels qu’ils se présentaient avant l’incendie. Précisons d’ailleurs à ce sujet que la motivation du classement de l’ensemble intervenu huit ans après l’incendie était de pouvoir restaurer intégralement la villa dans son état d’origine. Il s’agira donc d’une restauration des parties conservées, et d’une reconstitution d’après vestiges et visuels anciens des parties disparues.

Le projet de restauration de ces édifices consiste dans un premier temps en la sécurisation aussi bien physique qu’architecturale de l’ensemble, reprendre le clos et couvert permettra de sauvegarder les bâtiments dans l’optique d’une restauration plus poussée et d’un aménagement des intérieurs.

« Bijou » est un ensemble remarquable constitué d’une villa monumentale néo-italienne et de ses jardins parsemés d’aménagements et de fabriques composites savamment organisés sur le domaine.

Le domaine hérité d’une ancienne maison bourgeoise du XVIIIe siècle fut entièrement remodelé et transformé de 1913 à 1924. Le paysagiste Jules Vacherot réalisa d'abord la partie régulière disposée de part et d'autre du château : cour d'honneur et boulingrins du côté principal, parterre et pièces d'eau de l'autre côté, ainsi que la grande descente vers le lac. Assisté de l'architecte paysager André Riousse, il remania plusieurs fois le projet initial, en travaillant avec Régin, l'architecte chargé de transformer la villa. L'achat d'oeuvres et d'éléments anciens par la propriétaire, entraîna la construction par Régin d'un cloître roman, fermant la perspective du grand parterre sud-est. Au bord du lac fut édifié un embarcadère à colonnes et, de l'autre côté de la route menant de Bayonne à Oloron, détournée par Mme Combe, furent construits communs, orangerie et serres, et aménagés un potager et des pépinières. De nouvelles extensions accueillirent la zone paysagère et une nouvelle structure régulière cruciforme : la descente fleurie, prolongée par le jardin hispano-mauresque et la longue allée de charmilles.

Après la guerre, le déclin de la propriété s'accentua. La villa fut dépecée et incendiée, et le parc laissé à l'abandon. L’ensemble est racheté en 2009 par l’actuel propriétaire.

Le Château Bijou constitue, tant par son aspect architecturale mauresque voire baroque que par sa situation géographique, un site remarquable, bien connu des villageois. Cependant, il reste méconnu des concitoyens issus d'autres territoires.

Le propriétaire du château Bijou se lance dans un projet de grande envergure afin de rendre à ce site exceptionnel sa gloire d’antan. Un programme de restauration majeur de l’ensemble du site est planifié, qui concerne d'abord les extérieurs (mise hors d’eau/hors d’air et restauration des décors), puis les intérieurs actuellement en état de ruine, et enfin le parc qui contient des essences naturelles venant des quatre coins du monde. Cette sélection dans le cadre de la Mission Patrimoine concerne d’abord la mise hors d’eau/hors d’air, étape prioritaire à la restauration du domaine.

Le site aura vocation à être un lieu de vie et non un musée. L'association « Les amis du château Bijou » est impliquée sur le projet et propose actuellement des visites du site. Elle souhaite continuer à s’investir dans le projet et proposer des actions de médiation culturelle. Des visites sont organisées lors des Journées Européennes du Patrimoine et le propriétaire souhaite permettre aux curieux de profiter de ce site exceptionnel.