Des vertigineuses toitures à sauver de toute urgence
Henri de Boysson et sa famille, descendants des Seigneurs de Feugerolles ont depuis 2017 la charge de ce château familial. Inscrit Monument Historique depuis 2012, le château de Feugerolles a un lourd programme de travaux. Les travaux prévus consistent en la rénovation totale des toitures vertigineuses des tours du château. Cette collecte « Fous de patrimoine » va contribuer à restaurer la toiture de la Tour Wisigoth. Cette tour, dont un côté est plat et le reste arrondi, nécessite de nombreux travaux : une nouvelle couverture en tuiles canal, la consolidation des bois de charpente qui sont altérés, et la mise aux normes du paratonnerre. Pour compléter les rénovations du château, les épis de faîtage métalliques doivent être restaurés et un réseau de récupération des eaux pluviales doit être mis en place.
Un château forézien aux allures italiennes
Le château de Feugerolles surplombe la vallée de Valchérie et la route du Puy-enVelay à Saint-Etienne, qui longe la vallée de l’Ondaine. Sa présence est attestée en 1173 par la charte d’échange de possessions entre Guy comte du Forez et l’archevêque de Lyon, qui attribue précisément Feugerolles (« Felgirolarum ») au comté du Forez. Certains pans de murailles « en arête de poisson » témoignent même d’une construction préromane. Le château était probablement une forteresse refuge. A l’époque de l’échange, la baronnie de Feugerolles appartenait à Guichard, cadet de la première maison de Jarez. Au XIIe siècle, le château appartient ainsi à la maison de Jarez, et aux XIIIe et XIVe siècles à la prestigieuse famille des Lavieu qui le reconstruit. Un siècle plus tard, un descendant, Claude de Lévis, conjointement à son fils Jacques, vendit la baronnie à un noble florentin Alexandre de Capponi, seigneur de Rochela-Molière par sa femme, Françoise d’Augerolles. Cet Alexandre était le fils du banquier Laurent Capponi, premier de la branche française des Capponi, qui s’établit en France en 1530 et fut naturalisé français en 1553 par lettres patentes du roi Henri II. Ces Capponi faisaient partie de ces riches banquiers florentins qui financèrent les campagnes militaires des rois de France jusqu’à Henri IV.
Durant les guerres de religion, Alexandre fut l’un des rares seigneurs de la province à rester fidèle au roi. Parti du château soutenir la cause d’Henri IV, et bien qu’il y ait laissé une bonne garnison, la forteresse fut prise par surprise en mars 1590. La moitié sud fut ruinée par les ligueurs du seigneur de Saint Chamond dépendant d’Anne d’Urfé, lieutenantgénéral du Forez. Quand Alexandre fut rentré en possession de son bien, il acheva de raser la partie endommagée et fit construire pour son agrément une demeure plus à la mode, laissant la vielle partie nord du XIVe siècle. L’ancienne façade est fut remplacée par un bâtiment central XVIe siècle qui s’appuie au sud sur le bastion carré, la « tour Henri IV », édifiée en 1600. Alexandre fit exécuter en même temps d’immenses travaux de remblai : l’actuel jardin à la française sur terrasse à l’italienne, et l’allée dite « le boulevard » qui conduit à l’entrée du château. Sa petitefille, CatherineAngélique Capponi, légataire universelle, épousa en 1676 PierreHector de Charpin, comte de Souzy et de la Forest des Halles.
La tourmente révolutionnaire n’épargna pas tout-à-fait Feugerolles. Ses tours furent découronnées de leurs girouettes, des écussons martelés, des créneaux abattus. Louis-Alexandre de Charpin, qui y vivait à cette époque, échappa à la guillotine grâce à de nombreuses pétitions de ses concitoyens qui impressionnèrent le conventionnel Claude Javogue. Il fut relâché moyennant le « don gracieux à la Nation » de son argenterie.
Une mobilisation locale importante
Les propriétaires actuels, M. et Mme de Boysson, nouvelle génération de propriétaires et passionnés de patrimoine, souhaitent redonner vie à leur château à travers cette campagne de mécénat participatif. Ayant des liens forts avec les élus locaux, ils sont soutenus notamment par le Maire de la commune du Chambon-Feugerolles, Jean-François Barnier, et le député Dino Cinieri de la 4e circonscription de la Loire.
Pour Dino Cinieri, Député de la 4ème circonscription de la Loire, Conseiller régional à la Région Auvergne-Rhône-Alpes : « Feugerolles est un témoin important de notre histoire locale et régionale. Au même titre que l’œuvre architecturale du Corbusier, que le puits de mine du Marais, que la chapelle de Cotatay, il forme une partie de l’attractivité patrimoniale de notre territoire. C’est donc faire œuvre vraiment salutaire que d’aider à la continuité d’un patrimoine aussi précieux. Je vous invite sans détours à soutenir la préservation de Feugerolles qui fait la fierté des habitants de notre vallée de l’Ondaine ».
Jean-François Barnier, Maire du Chambon-Feugerolles, Président des Maires de la Loire, Vice-président du Département de la Loire s’exprime ainsi : « Le Château de Feugerolles, ce joyau patrimonial, veille sur la ville du Chambon-Feugerolles depuis l’époque féodale. Il saisit et impressionne chaque visiteur dès le premier regard. Son entretien régulier a permis d’en assurer sa préservation au fil des ans…mais cela reste un défi permanent et je sais que nous pourrons compter sur la générosité de tous pour contribuer à la préservation de ce patrimoine d’exception ».
La DRAC de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes et le Conseil Départemental de la Loire soutiennent le projet de restauration et de mécénat du château de Feugerolles, en subventionnant une partie des travaux.