Sauvons l'escalier Renaissance
Aujourd’hui, si les propriétaires actuels ne sont plus confrontés aux tourments de l'Histoire, ce sont les ravages du temps et des pluies intenses et de plus en plus fréquentes qui sont les épreuves à surmonter. Malgré les importants travaux menés depuis 20 ans sur les toitures ainsi que la mise hors d’eau du château l’année dernière, les dégâts précédemment occasionnés doivent désormais être réparés.
En raison des infiltrations d'eau incessantes, l’état du sommet de l’escalier Renaissance devient extrêmement critique : si le pied de gerbe qui soutient la voute de la tour se fracture, c’est tout l’escalier qui s’écroulerait. Les fonds récoltés serviront donc à remplacer le pied de gerbe et à restaurer l’extraordinaire voûte en forme de palmier.
Un château-fort transformé en demeure de plaisance
Avant l’an Mil, sur l’emplacement actuel du château, se trouvait un monastère. En 1081, la famille Gasques acquiert ce domaine et y construit une forteresse. Avec la création d’une place forte anglaise à Valence d’Agen, le château de Goudourville devient important en raison de sa situation stratégique sur les « Marches » (ou frontières) du Royaume de France. Ainsi, les propriétaires obtenaient le titre de Marquis ou «défenseur des Marches».
En 1211, Simon de Montfort assiège en vain Goudourville. Le château appartient aux Gasques jusqu’à la fin du XIVème siècle.
En 1480, Catherine de Durfort épouse Antoine 1er de Lustrac, Marquis de Fronsac et lui apporte en dot la baronnie de Goudourville. Le château-fort est alors transformé en une demeure plus confortable, avec un large escalier à vis de 100 marches, des fenêtres à meneaux dotées de vitraux, et de belles cheminées.
En 1544, Marguerite de Lustrac épouse Jacques d’Albon de Saint-André, Maréchal de France et favori du roi Henri II. Le couple acquiert une richesse considérable avec de nombreux domaines ; le château de Goudourville connaît une période de fastes. Marguerite de Lustrac épouse en secondes noces Geoffroy de Caumont, un compagnon de jeunesse du roi Henri IV. Ce dernier loge au château de Goudourville à la suite de la bataille de Coutras pour y retrouver une de ses favorites, Diane d’Andoins.
Durant la Fronde contre Louis XIV, les troupes royales du comte d’Harcourt prennent le commandement du château de Goudourville en 1652. Les soldats saccagent le château. En 1745, le château en ruine est vendu à Louis de Berdolle, capitoul de Toulouse, qui le transforme dans le goût du XVIIIe siècle.