Le projet : Sauver, sécuriser et valoriser un château millénaire en péril
Le château est dans un état de ruine avancé. Après le démantèlement des étages habitables en 1705, ne subsistent que les salles voûtées aux premiers niveaux, les sols, des pans entiers de façades et la quasi intégralité des enceintes. Ces vestiges souffrent de l'usure du temps et des intempéries. Les différentes représentations montrent des effondrements importants jusqu’à nos jours. Ainsi, depuis 2018, le site est interdit au public. Un diagnostic de 2023 a dénombré 10 murs particulièrement menaçants, avec un risque d'effondrement ou de basculement. Une dizaine de brèches affaiblissent plus ponctuellement d’autres maçonneries. Les têtes des nombreux murs en moellon sont lessivées et instables.
Le projet est prévu en cinq tranches sur dix ans permettant d’intervenir sur chaque partie du monument pour sa conservation et sa valorisation définitives. Une première tranche portera sur :
- Sécurisation du site : stabilisations d'urgence des maçonneries les plus menacées ;
- Fouille archéologique du bâtiment comtal au sommet du site ;
- Amélioration du chemin historique d'accès ;
- Gestion de l'eau et de l'électricité par citerne et captation solaire.
L’association Pic Patrimoine assure les chantiers participatifs et rejoindra en 2025 l'union REMPART. Elle réalise depuis trois ans des actions concrètes : restauration de murs en pierre sèche le long du chemin d'accès, atelier de taille de pierre dans le village des Matelles pour la restauration des meurtrières et de la porte de la grande enceinte, entretien et dessouchage dans le château, tri des pierres en prévision de la fermeture des brèches dans les murs.
- Septembre 2025
Sélection par la Mission Patrimoine
- Début des travaux
Janvier 2026
Le lieu et son histoire : Un château millénaire, témoin majeur du Pic Saint-Loup
L’histoire du château commence en 1085, lorsque le comté est mis sous la protection de la papauté. En 1174, le comté est pris par le futur Raymond VI de Toulouse qui entreprend alors de grands travaux dans le castrum, afin de s'affirmer face à son puissant rival, Pierre II roi d'Aragon et nouveau seigneur de Montpellier. En 1215, en pleine croisade albigeoise, le comté est confisqué par le Pape et inféodé aux évêques de Maguelone. Une soixantaine de mas et une quinzaine de seigneuries dépendent alors du château comtal. Au XVIe siècle, les guerres de religion en font un refuge pour les évêques de Montpellier. Guillaume Pellicier, humaniste et ambassadeur de François Ier, s’y réfugie plusieurs années avec ses manuscrits. En 1605, le site devient une caserne pour 55 arquebusiers. Un projet ambitieux d’enceinte est entrepris et arrêté brusquement. Des fortifications de fortune sont réalisées en urgence. En 1622, le château est assiégé trois jours par les troupes du duc de Rohan qui sont tenues en échec. Abandonnés au XVIIIe siècle, les vestiges, qui surplombent le bassin montpelliérain jusqu’à la mer, sont un marqueur historique et paysager du massif du Pic Saint Loup.
La mobilisation : Un programme de conservation et de valorisation partagée
Le site fait l’objet d’un programme ambitieux de valorisation. Le château haut et ses 200 m² de salles voûtées et sols archéologiques accueilleront des visites guidées pendant les 10 ans de travaux ainsi que des supports de médiation variés. Les parties basses, délimitées par la grande enceinte, accueilleront la déambulation libre des randonneurs, qui pourra être complétée par des bornes actuellement à l'étude renvoyant à des outils numériques de modélisation du château et du paysage à travers les âges. Les vestiges liés au pastoralisme et à l'utilisation des garrigues en abord (four à chaux, carrière et charbonnière) pourraient accueillir des haltes avec des panneaux et reconstitutions partielles de structures, avec l’aide d’associations locales.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ UNITED, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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