Le projet : restaurer à l'identique ce site soumis aux aléas du temps
Le pigeonnier s’est fortement dégradé au fil du temps, n’ayant pas été restauré depuis sa construction, datant probablement du XVIIème.
Plusieurs désordres menacent sa pérennité : toitures ondulant avec chute de tuiles, instabilité et défaut d’étanchéité du campanile et déformation de la charpente liée au dévers des murs. Par ailleurs, deux pans de boulins manquent.
Un périmètre de sécurité a dû être mis en place aux abords, un chemin communal passant à son pied. Face à l'urgence de la situation, une première intervention de sécurisation a été engagée dès 2018 avec dépose du campanile, découverture générale, ceinturage des maçonneries hautes et étaiement de la charpente.
Le pigeonnier sera restauré à l'identique :
- réfection des façades ;
- reprise de charpente ;
- restauration des campanile ;
- couvertures en tuiles plates et maçonneries en pierre de taille ;
- pose de tirants ;
- réfection du réseau d’eaux pluviales.
Certains défauts structurels seront cependant corrigés, notamment la disposition du campanile qui sera mieux calé sur la toiture et la réalisation d’un solin en plomb du bandeau anti-rongeurs.
Le lieu et son histoire : une première construction datant du XVIe siècle
C’est au XVIème siècle, sous Louis XIII, qu’un premier château est construit sur le plateau dominant la vallée de l’Yonne, par le premier seigneur du Feÿ. Un second est bâti à partir de 1620 par Nicolas de Baugy, conseiller du Roi, en conservant une partie de l’ancien château. Saint Vincent de Paul le fréquenta car Isabelle du Feÿ, qui administrait le domaine, était une de ses plus grandes bienfaitrices.
La propriété est restée dans la famille de Baugy jusqu’en 1751, lorsque le baron Melchior de Chamousset s’est porté acquéreur de la terre de Villecien. Dès son arrivée, il entreprend d’importants travaux d’aménagement, estimant les constructions du temps de Louis XIII trop austères et inconfortables. Les salles de réception sont alors agrémentées de décors. De longues allées sont tracées à travers la forêt et d’importants pressoirs à raisin et à huile sont construits.
Plusieurs propriétaires se sont succédé, dont une américaine, Anne Willan, qui y créa une école de cuisine, La Varenne, de 1975 à 2007. Après son retour aux Etats-Unis, le château a été mis en vente, sans trouver acquéreur pendant 10 ans.
La mobilisation : des propriétaires engagés pour redonner vie au château
Racheté par la famille propriétaire actuelle en 2017, celle-ci a ouvert le château au public pour la première fois. Des visites sont organisées l’été et de nombreuses manifestations y sont organisées :
- festival annuel des Rencontres d’arts rassemblant des artistes du monde entier et de toutes les disciplines (cinéma, édition, musique, architecture, art contemporain, gastronomie, etc.) ;
- pique-nique fantastique avec les légumes du potager, etc.
Afin de financer l’entretien du site, il est loué pour des événements privés ou commerciaux et des gîtes et un terrain de camping ont été créés. Le pigeonnier sera au centre d’une fête autour de l'histoire des pigeonniers, avec ateliers et dégustations.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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