Le projet : remise en fonctionnalité d’un coteau du Tursan suite à son acquisition
La principale menace pesant sur le site est l’enfrichement dû à la déprise agricole et l’arrêt du pâturage. L’ensemble des habitats de milieux ouverts et les espèces inféodées pourraient disparaître au profit des fourrés et des forêts. Les ronces, ajoncs, prunelliers et chênes prennent peu à peu la place des genévriers et des pelouses à orchidées. L’enfrichement est à un stade beaucoup moins avancé dans les prairies qui étaient encore fauchées il y a un ou deux ans. Sans intervention, le site pourrait donc évoluer vers un fourré dans les 1 à 3 années à venir selon la zone et devenir une forêt dans les 20 à 50 années à venir.
Les travaux envisagés consistent en un débroussaillage manuel en mosaïque des zones de lande à genévrier, avec export de la matière en déchetterie afin de ne pas enrichir en azote les sols du site. Une jeune agricultrice s'installera sur la parcelle et la gestion courante du site se fera par le pâturage par des moutons de races Suffolk et Landaises. Un système d’abreuvement du bétail avec bac et tonne à eau sera déployé. Les zones landes/pelouses et prairies seront séparées en enclos différents pour permettre la mise en pâturage à des moments différents suivant un calendrier précis établi par le CEN.
- Fin 1er semestre 2025
Achat coteau de Lagouarde
- Septembre 2025
Début des travaux
- Avril 2026
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : Le coteau de Lagouarde, refuge de biodiversité au cœur du Tursan
Le site fait partie du site Natura 2000 (Zone Spéciale de Conservation) FR7200771 "Coteaux du Tursan" et se situe au sein de la ZNIEFF II "Coteaux de Pimbo, de Geaune, de Boueilh et de Castelnau".
Le coteau de Lagouarde est un coteau marneux du Tursan, une région landaise où, anciennement, l’élevage bovin tenait une place centrale et façonnait les paysages.
Le fond de vallon est partagé entre prairies et cultures de maïs (ce dernier domine de plus en plus cette zone), le sommet du coteau est fortement boisé par les chênes pubescents, tauzins et pédonculés tandis que les pentes sont recouvertes par des pelouses sèches à orchidées et des landes à genévriers.
Par ailleurs, ce milieu est très favorable à plusieurs espèces dont deux espèces de papillon menacés, le Cuivré des marais (Lycaena dispar), l’Azuré du Serpolet (Phengaris arion) et, à l’image de plusieurs coteaux du secteur, il est également favorable à une grande diversité d’orchidées.
La mobilisation : Une synergie d’acteurs pour faire vivre le coteau de Lagouarde
Le CEN compte réaliser des panneaux à l’entrée du coteau pour présenter les espèces et milieux à fort enjeu de conservation, les actions de gestions en leur faveur et l’intégration d’une production agricole à la gestion d’un site (l’élevage dans ce cas).
Une jeune agricultrice s’installera prochainement sur la parcelle, dans le cadre d’un projet agroécologique d’envergure. Les effets des actions de gestion seront suivis à court, moyen et long terme, dans le cadre d’un plan de gestion multi-sites.
Ce projet mobilise de nombreux partenaires, chacun jouant un rôle clé :
Le Syndicat du Louts Bahus et Gabas assure le financement et la mise en œuvre des aménagements visant à réduire l’impact du pâturage sur le cours d’eau.
Fermes en Vie accompagne l’installation de la jeune agricultrice sur les terres de Lagouarde.
Le Conservatoire des Races d’Aquitaine sera en charge du suivi du troupeau de brebis.
Landes Nature, en tant qu’animateur du site Natura 2000, assure la coordination locale.
Enfin, la Région Nouvelle-Aquitaine, en sa qualité d’autorité de gestion du réseau Natura 2000, apporte son soutien régulier au financement des actions menées par le Conservatoire.