Redonner sa lisibilité à un marqueur du paysage
Silhouette dans le paysage et témoin des pratiques des anciens du village, la croix a perdu l'un de ses bras.
La restauration le lui rendra, et comprendra un nettoyage général ainsi qu'une remise en état du soubassement.
Un vestige d'anciennes pratiques
Posée au bord de la route de la mer, le long de la départementale 68, la Croix Basile interpelle le voyageur qui quitte Veules-les-Roses pour se rendre au bourg de Sotteville-sur-Mer. Solitaire, érigée en plein champ, avec le ciel et la mer comme seuls arrière-plans, elle garde entier son mystère. Pourquoi là ?
Lorsque les paroissiens de Sotteville-sur-Mer l’ont érigée, la route départementale 68 n’existait pas. C’est la route qui s’est rapprochée d’elle, et non ses bâtisseurs qui l’ont mise intentionnellement là.
La Croix Basile n’est pas une croix de limite, malgré sa proximité avec les forrières de l’ancienne paroisse Saint-Nicolas. À la Révolution, lorsque les pêcheurs de Saint-Nicolas ont été rattachés aux meuniers de la paroisse Saint-Martin, les limites administratives du nouveau bourg n’ont pas été déplacées. Les paysans de Sotteville ont conservé leurs terres. Et leur plaine, aujourd’hui encore, encercle Veules-les-Roses.
L’histoire de la Croix Basile est donc bien une histoire de terre. Les plus âgés des Sottevillais se souviennent encore de ces processions des rogations qui, gamins, les conduisaient à travers champs jusqu’à ce calvaire solitaire. Chaque année, durant les trois jours précédant l’Ascension, le curé, les enfants de chœur et tous les paroissiens, s’y rendaient pour demander la protection divine des récoltes et des animaux. Aujourd’hui, les processions et leurs joyeux cortèges ont disparu. Mais la Croix Basile, elle, est là.