Eglise du Château de Panat à Clairveaux d'Aveyron

L’église du château de Panat est aujourd’hui dans un état de ruine avancée : les toitures ont disparu au cours du XXème siècle, exposant l’ensemble du bâtiment aux intempéries. La voûte du clocher, bien que étayée, reste gravement fragilisée par l’infiltration d’eau, l’escalier en vis, privé de sa couverture, présente plusieurs marches fendues rendant l’accès au clocher dangereux, les murs de la nef sont en partie effondrés, et les décors intérieurs, notamment ceux du chœur, subissent d’importantes dégradations liées à l’humidité. Enfin, les pierres se détachent des élévations menaçant la sécurité des usagers de la route. Malgré les mesures d’urgence mises en place (étaiements complémentaires, canaux d’évacuation d’eau), le bâtiment continue de se détériorer rapidement.

Un projet de travaux vise à stabiliser la structure, restaurer les volumes d’origines et redonner à l’église sa silhouette emblématique, visible dans tout le paysage de la vallée. Ce chantier est indispensable à la préservation de ce patrimoine remarquable et à la sécurisation durable du site.

Dominant la vallée depuis une colline isolée, le hameau de Panat se distingue par la silhouette remarquable de son château et de son église, visibles à plusieurs kilomètres à la ronde. L’ensemble architectural, à forte valeur paysagère, constitue un repère patrimonial majeur.

Adossée au château, l’église présente un clocher carré voûté d’ogives, qui abrite le chœur orné de décors peints et de niches sculptées datant du XVème siècle. Un escalier à vis en pierre mène à l’étage supérieur. La nef unique (15 m x 5 m), sans doubleaux ni voûte maçonnée, témoigne d’une architecture sobre. Bien que les chapelles latérales aient été détruites à la fin du XIXème siècle pour permettre le passage de la route, les arcs formerets marquant leur implantation subsistent encore.

L’église, probablement fondée à l’époque pré-romane ou romane, a connu plusieurs campagnes de transformation.

• Alors que le château nécessite une reconstruction au XVIe siècle, après les guerres de Religion, l’église n’est pas touchée : elle est simplement dotée d’une porte qui daterait de 1550 et d’un porche aujourd’hui disparu.
• Au XVIIIème siècle le château est agrandi et une nouvelle aile est construite.
• A la Révolution, l’église du château de Panat devient propriété de la municipalité de Clairvaux.
• En 1878, la fabrique vote pour la construction d’une église neuve au bas du village, ce qui entraîne la désaffectation de l’ancienne.

Celle-ci est dépouillée d’une partie de son mobilier et de ses dalles et est vendue au comte de Panat en 1894. Elle retrouve alors sa fonction originelle de chapelle du château. Au cours du XXe siècle, faute d’entretien, l’édifice perd sa toiture. C’est à cette époque que disparaissent également, à cause de l'humidité, les fresques romanes présentes sous l’enduit des murs.

Les retables sont évacués en 1963 et la toiture du clocher finit par tomber elle aussi, laissant l’église dans l’état qui est aujourd’hui le sien.

Un couple, passionné par le patrimoine, se mobilise aujourd’hui pour restaurer l’église du Château de Panat.

Une fois restaurée, l’église du hameau de Panat sera ouverte au public lors des présences sur site des propriétaires ainsi que lors des Journées Européennes du Patrimoine.

Au-delà de la dimension patrimoniale, ce lieu portera également un projet d’utilité publique autour d’une cause à laquelle les propriétaires attachent une grande importance : la santé respiratoire. Engagés depuis plusieurs années aux côtés de la Fondation du Souffle, ils souhaitent utiliser ce site comme support d’information, de sensibilisation et de prévention contre les maladies pulmonaires, qui touchent plus de 10 millions de personnes en France. Plusieurs dispositifs seront mis à disposition des visiteurs (panneaux explicatifs sur les maladies respiratoires et leurs facteurs de risque, questionnaires d’auto-évaluation (type "Soufflotest"), expérience ludique de dépistage par spirométrie, après un effort modéré sur vélo stationnaire). Ce projet est conduit en partenariat scientifique avec la Fondation du Souffle, afin d'assurer la rigueur et la pertinence des contenus diffusés. Il est mené de manière totalement indépendante financièrement, dans une logique complémentaire à leurs actions existantes.