Eglise Notre-Dame de Caudebec-en-Caux

Cette église classée monument historique dès 1840 est l'emblème de la ville. Cet édifice est à lui seul l'abécédaire de l'architecture et de l'histoire locale et française sur près de 800 ans. Ses qualités esthétiques en font ses défauts : la pierre calcaire qui la constitue est sensible aux intempéries, les dentelles sculptées se dégradent et menacent de chuter. Les toitures de pierre fuient et les pierres intérieures s'érodent. Les pierres de la flèche trop fiables se désagrègent en raison de l'humidité et, à la suite du diagnostic par drone, de nombreux éléments ont été sécurisées en urgence. M.J de la Soudière Niault a réalisé en 2019 un diagnostic global de l'édifice, répartissant les travaux sur 14 ans. Sa première phase portera sur le clocher. La flèche sera déconstruite et reconstruite à l'identique autant que possible, l'étanchéité sera refaite et les décors et les sculptures restaurés.

L'église est construite sur l'emplacement de l'ancienne église abbatiale de l'abbaye mérovingienne pour femmes de Logium. Trois périodes de construction se succèdent; sur une base romane, l'architecte Guillaume Letelier l'agrandit, entre 1426 et 1484, entièrement dans un style gothique flamboyant. Le clocher et la flèche sont terminés vers 1530. Pendant les guerres de religions puis la Révolution, elle subit d'importants dégâts. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle n'est que partiellement touchée. Sa remise en état s'échelonnera sur près de 40 ans. Du fait de ses vitraux contemporains, l'église est également intégrée au dossier de la commune au Label du Patrimoine de la Reconstruction.

La partie sommitale de la tour est constituée d'une exceptionnelle flèche en forme de tiare pontificale ajourée d'une finesse rare pour le XVIe. La pierre calcaire culmine à 51,60 mètres. Au XVIIe, la flèche présente déjà des problèmes structurels. Elle est "refaite à neuf" et à l'identique en 1884/1885. Hormis les éléments métalliques et des traces colorées, l'horloge et les cadrans ont disparu.

Les élus locaux en accord avec la DRAC souhaitent restaurer le monument au plus vite par sécurité et assurer sa pérennité. Cette action confortera l'attractivité touristique, notamment en lien avec les croisières fluviales.

Le chantier exceptionnel sera promu auprès des locaux par des visites, des ateliers de restaurations exposées, visites scolaires etc, et pourrait être formateur pour de futurs artisans et architectes.

Par ailleurs, l'église continuera de recevoir toutes les manifestations religieuses et verra accueillir un grand nombre de concerts.