Espace muséal des rapatriés d'Indochine à Noyant d'Allier

A la fin de la guerre d’Indochine, le Centre d’Accueil (CAFI) de Noyant d’Allier a accueilli près de 3000 rapatriés Français de culture asiatique dont 1500 se sont installés définitivement dans ce village. Alors que la mémoire s’estompe, la municipalité et des citoyens ont entrepris, de créer un Espace Muséal dédié à l’arrivée des rapatriés d’Indochine à Noyant et à leur intégration dans la vie du village. Ce futur musée est implanté dans deux maisons de coron qui nécessitent une rénovation complète estimée à plus de 500 000€ Un Conseil Scientifique encadre les travaux d’une sociologue « chargée de mission » qui détermine le contenu muséal. Les jeunes et les scolaires seront parmi les cibles prioritaires du musée qui sera le seul en France à évoquer cet épisode de l’histoire de France.

Du milieu du XIXe siècle, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, Noyant est une cité minière d'importance avec sa culture, son architecture particulière et ses traditions. De nombreux travailleurs venus de l’est de l’Europe ont été accueillis durant cette période. La fermeture de la mine intervient en 1943. À partir de 1955, une importante population française rapatriée d’Indochine est installée dans les corons de la cité de La Brosse, laissés vacants par les mineurs. Cette population s’intègre au fil des ans offrant une image insolite à ce petit bourg où se côtoient les anciens bâtiments miniers conservés en l’état, une pagode, des restaurants et magasins asiatiques, sans oublier l’un des deux monuments français dédiés uniquement à la mémoire des soldats morts pour la France durant la guerre d’Indochine.

Un groupe de travail regroupant six élus et une douzaine de noyantais, la plupart liés à l’histoire de rapatriés, s’est réuni régulièrement, depuis deux ans, pour imaginer un lieu de mémoire sur l’arrivée des Français d’Indochine à Noyant. Bénéficiant du parrainage scientifique du Musée National de l’Histoire de l’Immigration (MNHI), le projet a le soutien de la DRAC et de la Préfecture de l’Allier pour le pilotage. La Communauté de Communes du Bocage Bourbonnais aide pour l’ingénierie et l’intégration dans le schéma touristique et culturel du territoire.