LE TEMPLE DE SALINDRES

Salindres, niché entre les Cévennes et les garrigues dans le nord du Gard, est une ville marquée par son passé industriel, notamment comme berceau de l’aluminium avec l’implantation de la première usine Pechiney au XIXᵉ siècle. Le protestantisme y est resté longtemps très minoritaire : en mars 1864, on ne comptait que 24 familles protestantes, et 23 employés protestants à l'usine. Ce qui peut expliquer que les autorités locales refusèrent à plusieurs reprises l’autorisation de célébrer un culte. Cependant, en août 1865, le préfet autorisa le culte à Salindres, mais le maire refusa à nouveau. Ce n’est que le 22 juillet 1868, par décret officiel, que les cultes purent enfin avoir lieu dans la maison du sieur AUDOYER. En 1923, la compagnie Péchiney mit à disposition des protestants une salle pour le culte et l'école, avec un logement d'institutrice à l’étage. 

Elle vit le jour au milieu du XXe siècle. Edifié sur un terrain acquis auprès de Péchiney, il fut conçu par l’architecte DEVEZE d’Uzès pour accueillir environ 120 places, avec une sacristie attenante. Le budget considérable à l’époque, fut financé pour la moitié par la paroisse elle- même, signe de l’engagement des fidèles. Ainsi, le 6 août 1957, le temple fut inauguré par le pasteur BOEGNER. Aujourd’hui, le temple fait partie de la paroisse réformée « Alès-Bassin Alésien » qui regroupe plusieurs communautés locales. En 1992, l’association cultuelle « Église réformée d’Alès » prend le nom d’« Alès-Bassin Alésien Sud » à la suite du regroupement en son sein de trois associations cultuelles voisines : celles de la Vallée du Galeizon (St Paul-Lacoste et Cendras), de Tamaris/Salindres et de Vézénobres/Ners. Elle est rattachée à l’Église Protestante Unie de France (EPUdF) à la création de celle-ci en 2012. En 2026, grâce au soutien de la fondation du patrimoine, le temple bénéficiera d’une restauration, assurant la poursuite des cultes et la transmission de cette mémoire vivante.

Les protestants réformés sont issus de la Réforme protestante du XVIᵉ siècle, initiée notamment par Jean Calvin en Suisse et Martin Luther en Allemagne. Leur foi s’appuie sur : • La Bible, seule référence pour la foi et la vie. • La grâce de Dieu, reçue par la foi et non par les œuvres. • Une organisation synodale, où les décisions sont prises collectivement, sans hiérarchie. Leurs lieux de culte, appelés temples, reflètent cette spiritualité : ils sont marqués par la sobriété, sans ornements superflus, pour favoriser l’écoute de la Parole et la prière. L’accent est mis sur la prédication, la lecture biblique et le chant de la communauté. En France, les réformés ont longtemps été appelés «Huguenots» et ont connu de fortes persécutions, notamment lors des guerres de religion. Malgré cela, ils ont joué un rôle important dans la société française. Aujourd’hui, ils sont rassemblés au sein de l’Église protestante unie de France (EPUdF), qui unit réformés et luthériens.