Maison Ysalguier à Auterive

Sauvée de la ruine en 2021 grâce à la mission Bern, le conseil départemental de Haute-Garonne et la Fondation du patrimoine, la maison Ysalguier revit. Mais il faut poursuivre les travaux afin que la magnifique cour intérieure puisse être réhabilitée et ouverte au public.  
On y pénètre par un portail en bois, aujourd’hui très abîmé. Les murs sont profondément délabrés, à l’exception de la magnifique façade à colombages déjà rénovée. Au sol, on y trouve une calade très ancienne dont les galets irréguliers rendent la circulation peu agréable et, au centre, un puits romain à section carrée qui cache tout son charme sous une ancienne couche de crépi. Une nouvelle tranche de travaux de près de 200 000 € est donc prévue pour refaire les façades, rénover le puits, rendre la calade propre à la circulation, afin d’ouvrir la cour à des expositions de sculptures, des concerts, des pièces de théâtre, des festivals…

La maison Ysalguier est l’une des rares bâtisses de cette époque dont plusieurs pièces n’ont pas été occupées durant des siècles, à l’instar de la « salle du prisonnier » avec ses inscriptions sur les murs, ou celle des consuls avec ses deux grandes belles cheminées… Un temps vraisemblablement arrêté où le passé prend le dessus sur le présent.  

C’est en 1361 que la famille Montaut, qui a construit la ville d’Auterive, vend la bâtisse à Bernard Raimond Ysalguier, capitoul de Toulouse et successeur d’une lignée de seigneurs. Dans la France du XIVème siècle, où chaque comté bat sa propre monnaie, les Ysalguier sont changeurs du Roi, banquiers en quelque sorte. Ils financent les guerres, et le souverain les rembourse en terres et en bâtiments. Les Ysalguiers accumulent une immense fortune qui, à cause de la peste, des pillages et des mauvaises récoltes, commence à décliner au XVIème siècle. La maison est alors vendue en 1536 à Henri de Navarre, beau-père d’Henri IV, puis passe de mains en mains jusqu’à arriver dans la famille Fines.  
Cinq siècles plus tard, après un gros orage de grêle ayant abîmé le toit, la bâtisse menace de tomber en ruines. Le projet fut sélectionné par la Mission Bern en 2020 pour des travaux de toiture, charpente et façades extérieures.

La maison Ysalguier abrite depuis septembre un très joli salon de thé. A partir de cette année, elle va accueillir les œuvres et les expositions de la Fondation René Pous : des dessins de Matisse, Cocteau, Picasso, et de nombreuses œuvres de peintres ou sculpteurs locaux… Des visites d’écoles seront organisées et des résidences d’artistes installées : un peintre local pourra, par exemple, apprendre la peinture aux enfants…

Grâce à vos dons, cette cour intérieure deviendra un véritable lieu de culture et d'échange participant à la préservation de la bâtisse.