L’église Saint Pierre de Jaux

Des désordres structurels affectent les couvertures, la charpente et des façades de la nef. Menaçant sérieusement la stabilité du chevet-halle, ils ont donné lieu à différents travaux de confortement, mais la qualité inégale des travaux réalisés et des matériaux employés ont favorisé un vieillissement, voire une usure prématurée de certains ouvrages. De nombreuses fissures fragilisent tant les voûtains que les arcs des voûtes surtout en périphérie du chevet-halle et dans l'emprise du clocher roman.

Le programme de restauration s'organise en trois tranches, pour un montant global de 1,4M €. Des travaux d'urgence sur la nef sont prioritaires. Cette étape vise à assurer la stabilité structurelle de l'édifice et à préserver les éléments artistiques qu’il contient. Viendra ensuite la révision du clos et du couvert du chevet pour remédier aux problèmes d'infiltrations d'eau. Enfin, la réfection complète des finitions intérieures des murs et voûtes et la dépose du sol termineront le chantier.

L'église Saint Pierre de Jaux, classée au titre des monuments historiques en 1921, est située dans l'Oise, dans l'agglomération de Compiègne (ARC) sur la rive droite de la rivière Oise, en pied de coteau sur l'axe principal de desserte du village-rue. Bâtie sur une chapelle dédiée à Saint Pierre, où se trouvait une fontaine entourée d'un bassin, les origines de l'église remontent à la première moitié du XIIe siècle. La reconstruction totale du transept et le remplacement de l'abside médiévale par un vaste chœur-halle de style gothique flamboyant à partir de l'an 1500 laissent supposer des dégâts importants lors de la guerre de cent ans. Elle recèle un patrimoine précieux et fragile dont des vitraux d'époque, une poutre de gloire exceptionnelle (XVIe siècle), des retables et des tableaux. Ces trésors proviendraient d'une acquisition permise lors de la Révolution avec la suppression de couvents et abbayes dont les biens étaient vendus à l'encan, dont le couvent des Carmélites de Compiègne. Les carmélites de Compiègne affectent leur monastère le 23 mars 1648 ; celui-ci est dédié au mystère de "l'Annonciation". Il sera aliéné comme bien national et vendu en 1795. Ainsi, le tableau représentant l'Annonciation, dominant l'autel central, proviendrait de l'acquisition du mobilier du carmel par la famille de Montmorency, protecteur des Arts, qui possédait alors l'ancienne seigneurie, située à l'emplacement de l'école actuelle. Il est attesté que les objets mobiliers majeurs de l'église proviennent de l'ancien carmel, enrichi des dons de Louis XV et de Mary Leszczynska.

Cette Vieille Dame respectable est un élément essentiel de l'histoire et de l'identité de la commune. La restauration représente la volonté des habitants, portée par l'Association "Les Amis de l'église Saint Pierre de Jaux", de préserver un élément clé de leur héritage culturel et architectural. Elle permettra au lieu de poursuivre son activité cultuelle dans un espace plus accueillant et d'organiser des événements culturels qui pourront accueillir un public plus large et diversifié. Les objets d'arts seront mis en valeur et protégés dans des conditions optimales, permettant d'accroitre la visibilité et l'impact culturel tout en attirant des visiteurs amateurs d'art.