Temple Saint-Martin de Montbéliard dans le Doubs

De nombreuses dégradations au fil du temps ont endommagé ce monument classé monument historique. Des sondages réalisés en 2019 ont révélé des peintures murales datant de la construction du temple, et cachées lors de la restauration de 1837, ainsi que des chapiteaux de pilastres sculptés. Une grande partie de la restauration en cours consiste non seulement à redécouvrir l'ensemble des peintures du 17è et 18è siècle et les sculptures en haut des pilastres, tout en donnant un nouveau souffle connecté aux modes de vie et d’expressions du XXIème siècle. Ainsi, outre la restauration patrimoniale de l'intérieur, la réfection des sols et du plafond, la refonte globale du mode de chauffage par géothermie, de l'électricité, de l'éclairage et de la sonorisation. Le choix a également été fait de créer des supports de muséographie, joints à des supports multimédias.

Le Temple Saint-Martin de Montbéliard a été construit entre 1601 et 1607 ; c'est le plus ancien édifice construit pour le culte protestant existant actuellement en France. Sa construction est l'œuvre de deux hommes : le prince Frédéric ler, duc de Wurtemberg et Comte de Montbéliard et l'architecte Heinrich Schickhardt. Le bâtiment d'inspiration italienne mesure 37 mètres sur 16 et son plafond, à 11 mètres de haut, est uniquement suspendu à la charpente. L'ordre architectural toscan choisi pour la décoration des façades est typique de la Renaissance italienne. La dédicace du temple eut lieu le 18 octobre 1607. En 1755 un orgue a été installé par l'entreprise Perny, modifié en 1843 par les frères Callinet. Restauré à de nombreuses reprises, et en particulier en 1837, l'intérieur du temple Saint-Martin n'a plus le même visage qu'à l'origine : le chœur a été déplacé, les boiseries latérales, la chaire et les stalles ont été ajoutées à cette époque là.

L'Association Cultuelle de l'Église Protestante Unie de Montbéliard est propriétaire du bâtiment et maître d'ouvrage de sa rénovation. Le projet est conduit par la maîtrise d’œuvre, le Cabinet Rolinet de Paris et Madame Gabriela Guzman, architecte du patrimoine à Besançon, et quelques bénévoles de l’association, eux-mêmes aidés par un assistant maître d’ouvrage, la SAREIPP de Mulhouse. La collecte a déjà mobilisé plus de 160 000 € de dons. De nouveaux soutiens financiers complémentaires, particuliers ou mécénat d’entreprises, sont indispensables pour engager la dernière phase de cette restauration ambitieuse.

Le temple Saint-Martin occupe une place centrale à Montbéliard et dans le pays de Montbéliard. Identifié par tous comme un édifice emblématique, il est appelé, à côté du culte et des offices protestants, à proposer une nouvelle dynamique culturelle. Et ce, dès sa réouverture au public dans le courant de l’année 2025. Pour ce faire, une nouvelle association 1901 autonome a été créée par délégation du propriétaire : « Saint-Martin, bien commun ». À la suite de sa restauration en cours, l’association ambitionne de proposer dans ce lieu : • une démarche de valorisation patrimoniale matérielle et immatérielle du temple, de son histoire en lien avec la cité, le Pays de Montbéliard comme avec les enjeux contemporains ; • une démarche d’hospitalité pour le territoire par la création d’un événement artistique annuel partagé, en lien avec d’autres acteurs associatifs ; • une démarche d’accueil de concerts, spectacles vivants, conférences, expositions avec un souci de sobriété et d’ouverture aux questions écologiques