Tour de Marlborough du Hameau de la Reine au château de Versailles

La Tour de Marlborough, témoin du XVIIIe siècle, incarne tout le charme et la délicatesse du Hameau de la Reine, mais elle appelle aujourd’hui une restauration urgente pour retrouver sa splendeur d’origine.

La Tour, exposée aux intempéries depuis plus de deux siècles, présente aujourd’hui des signes de fragilité préoccupants. Les structures extérieures ont souffert du temps : bois, métal et maçonnerie montrent des déformations, fissures et désassemblages qui compromettent la stabilité globale du bâtiment. Une intervention s’avère indispensable pour sécuriser le site et freiner la détérioration continue de l’édifice.

La future restauration devra aller bien au-delà de la simple réparation. L'objectif est de protéger le monument en renforçant la durabilité et la sécurité tout en respectant et en préservant l'atmosphère et l’authenticité qui font sa valeur, en lien avec l’histoire et le patrimoine du Hameau de la Reine.

Au centre du projet, l’escalier, véritable symbole du savoir faire des anciens charpentiers, sera complètement démonté. Les portillons et garde-corps qui l’accompagnent seront déposés avec soin. Chaque pièce sera étudiée, relevée et documentée afin de pouvoir être reconstruite en suivant les techniques traditionnelles, tout en intégrant des dispositifs destinés à mieux protéger le bois de l’humidité. Dans le cadre de la restauration, les garde-corps en fer forgé seront pris en charge avec le plus grand soin.

Parallèlement, les éléments maçonnés feront l’objet d’interventions ciblées pour renforcer leur stabilité tout en veillant à ce que leur apparence s’harmonise avec les parties restaurées.

L’ensemble du chantier repose sur une approche de préservation rigoureuse : le choix minutieux des matériaux, la qualité des finitions et la précision des techniques utilisées visent à conjuguer authenticité et durabilité.

Symbole emblématique du Hameau de la Reine, la Tour de Marlborough dresse sa silhouette élancée sur les rives du Grand Lac, au coeur d’un paysage aussi poétique que romantique. Avec son escalier extérieur, ses quatre niveaux et son balcon circulaire porté par douze arcs de bois, elle évoque les tours de guet maritimes du sud de l’Europe. Autrefois, son sommet servait de point d’observation et permettait même d’envoyer des signaux vers le château de Versailles, tandis que sa base abritait le matériel de pêche du domaine de Trianon.

Conçue entre 1783 et 1787 par Richard Mique, architecte du roi, la tour voit le jour à la demande de Marie-Antoinette. Le projet s’inspire d’un dessin du peintre Hubert Robert, maître du paysage pittoresque. Son nom, « Marlborough », fait référence à la chanson populaire du XVIII siècle « Malbrough s’en va-t-en guerre », un air remis au goût du jour par Beaumarchais dans Le Mariage de Figaro.

D’apparence médiévale, cette création savamment pensée allie fantaisie, élégance et ingéniosité. Elle incarne le goût du XVIIIe siècle pour les décors évocateurs et la nature mise en scène, un art de vivre dont Marie-Antoinette fut l’une des grandes inspiratrices.