Le projet
Ce site abandonné est connu des randonneurs. Certains déposent régulièrement des offrandes sur la dizaine de tombes entourées de pierres, à l’ombre des bambous géants et camphriers, dans une île où la mémoire des aïeux occupe une place importante.
Le Département souhaite améliorer sa lisibilité, de ses fonctionnalités et axes de circulation, avec une signalétique enrichie, au sein d’un projet global de valorisation, inscrit dans un itinéraire écotouristique visant au développement local du massif.
Il fait l’objet d’études historique et archéologique depuis 2019, après la réalisation d’une cartographie en 3D grâce à la technique laser du Lidar (Light Detection and Ranging).
- Septembre 2021
Démarrage des travaux
- Fin 2021
Fin des travaux estimée
Le lieu et son histoire
Le pénitencier pour enfants est un site exceptionnel, particulièrement émouvant, sur un îlet de 5 ha entre deux profondes ravines, envahi par la végétation tropicale et accessible uniquement à pied. Il conserve les vestiges d’une colonie pénitentiaire agricole, administrée par la Congrégation du Saint-Esprit de 1864 à 1879, qui a accueilli jusqu’à 180 enfants. Les évasions étaient rendues difficiles par sa localisation, perdu sur les hauteurs de Saint-Denis, à plus de 2h30 de marche du village de Saint-Bernard. Les nombreux murs en pierre sèche, bassins, élévations de la forge et de la chapelle, mais aussi le petit cimetière, sans noms, et l’impressionnant sentier qui mène au site, témoignent avec force du labeur difficile de ces jeunes détenus. Mineurs vagabonds et petits voleurs y étaient envoyés afin d’y être « redressés » par des prêtres. Une « rédemption » par la prière et le travail de la terre était recherchée : plantations de vanille, quinquina, café, agrumes, fruits et légumes permettaient de vivre en autosuffisance.
Le site a également vraisemblablement été un lieu de marronnage, cache pour esclaves évadés.
La mobilisation
Le site, enfoui sous la végétation tropicale, a fait l’objet d’un récent débroussaillage de 3 semaines par l’ONF, afin de dégager des entrelacs de longoses, les restes des bâtiments et enceintes de parcelles cultivées en terrasses et ainsi permettre l’étude archéologique des vestiges. Il en demeure fragilisé. Une partie de ses murs en pierre sèche, dont il subsiste près d’un kilomètre linéaire, est effondrée ou menace de le faire. Les rares élévations sont parcourues de fissures. La plupart des arases sont instables.
Un diagnostic patrimonial devra établir l’état sanitaire des vestiges et de l’environnement végétal. Il visera, d’une part, à repérer les vestiges qui nécessitent une intervention urgente et apparaissent indispensables à la lecture du site et, d’autre part, à établir des scénarios chiffrés pour une programmation pluriannuelle de travaux et d’entretien, intégrant la qualité paysagère du site.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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