Ancienne caserne de Dzaoudzi

Cette ancienne caserne, monument historique remarquable de Dzaoudzi, abritait des expositions de 2015 à février 2020, date à laquelle elle fut fermée pour travaux suite aux essaims de séismes survenus lors de l’émergence du volcan sous-marin Fani Maoré en 2019, fragilisant sa structure.

De ce fait, le Musée de Mayotte (MuMA) continue ses activités scientifiques en coulisses avec une programmation publique « hors les murs », dans le parc de la résidence des Gouverneurs mitoyenne, dans le quartier historique et auprès d'établissements scolaires. Seul musée à Mayotte, il est le projet culturel phare du Département sur le plan patrimonial. Le MuMA a pour mission l’étude, la conservation et la valorisation du patrimoine mobilier, naturel et culturel, matériel et immatériel de Mayotte, dans son environnement régional au Nord du canal du Mozambique.

La caserne de Dzaoudzi, construite en 1845, est le plus ancien édifice maçonné de l’île de Mayotte. L’acquisition de cette nouvelle colonie venait alors d’être ratifiée par le roi Louis-Philippe deux ans plus tôt, avec l'espoir d'en faire un "arsenal militaire de la France dans les mers de l’Inde », au moment où la France reprenait position dans l’Océan Indien.

La Caserne est donc la première pierre posée pour ce projet d’aménagement ambitieux, qui sera rapidement abandonné après les changements politiques intérieurs de 1848. L’édifice restera militaire jusqu’à la fin du XIXe siècle, puis accueillera successivement ou simultanément le service postal, les travaux publics, les finances, l’internat du collège mitoyen et les archives départementales. En 1996, le bâtiment est abandonné et se dégrade. Il est repris en 2003 par la Maison du Patrimoine (MAPAT) et, depuis 2015, il sert de lieu de préfiguration au futur musée de Mayotte (MuMA), prévu sur la parcelle intégrant la résidence du gouverneur voisine.

L'ancienne caserne souffre de dégradations dans les parties hautes et sur sa façade arrière. Elles sont liées à l’emploi de sable de mer non suffisamment dessalé, qui provoque le décollement des peintures et des crépis, un problème habituel à Mayotte pour les constructions maçonnées. En découlent de fortes infiltrations d’humidité dans la maçonnerie et à l’intérieur de l’édifice. Ce problème est d’autant plus préoccupant que Mayotte se situe en climat tropical, où le taux d’humidité peut dépasser 95% en saison des pluies. De plus, les fenêtres des deux étages ont été retirées, ce qui laisse libre court aux entrées d’eaux pluviales, compromettant les espaces d’exposition du rez-de-chaussée et mettant en péril les objets conservés en réserve.

Suite au passage du cyclone Chido, en décembre 2024, les divers bâtiments ont été fortement fragilisés, la Caserne et la Résidence ont toutes deux perdus leurs toits. Les travaux à venir sont en cours de redéfinition pour prendre en compte ce nouvel état de dégradation.