Ce calvaire a été livré à Cabourg en 1900. Il est en granit bleu du nord de la Bretagne. Déplacé dans les années 1920 lors de réaménagements des espaces publics, il est aujourd'hui situé juste derrière l'église saint-Michel. Il est entouré de deux statues de Saint-Jean et de la Vierge.
Fragilisé lors du déplacement dans les années 20, le calvaire a besoin d'une restauration car il présente plusieurs fissures sur le massif de fondation (bloc de granit sur lequel est assise la croix) et sur la croix. Il sera démonté et restauré en atelier pour faciliter sa restauration sur toute la hauteur.
L'usage d'ériger des croix aux bords des chemins et aux carrefours des villes et villages est très ancien : les Romains encore païens érigeaient aux bords des chemins des colonnes et autres monuments votifs à l'honneur de leurs dieux. Ces « lieux de culte » quadrillaient le territoire et étaient un rappel pour les populations. Ils étaient aussi une façon d’attirer les bonnes grâces des dieux et divinités ou pour conjurer le mauvais sort. C'est ainsi que nos ancêtres devenus chrétiens commençaient à ériger comme monuments votifs, des croix, en l'honneur du vrai Dieu Jésus Christ, Sauveur du Monde. Ainsi les croix et calvaires ont pris la place de ces « ex voto » païens. Avec le soutien des fidèles riches, les paroisses se lancent dans l'édification de calvaires. C'étaient des signes extérieurs de richesse à la gloire de Dieu. Le phénomène de concurrence et d'émulation entre bourgs et villages intervenait aussi. Certains de ces monuments, construits au XXème siècle, sont des souvenirs des missions, périodes marquées par des confessions massives, par de nombreux offices au cours desquels intervenaient des prédicateurs qui exhortaient les habitants du village à une plus grande foi. Il est difficile de retracer l'histoire précise de chacun des calvaires. Mais on peut penser que beaucoup d'entre eux étaient des monuments commémoratifs. Ils étaient à l'endroit où s'était produit un évènement exceptionnel, un événement dont l'issue fut funeste ou heureuse ou un décès accidentel : foudre, chute de cheval, brigandage etc. Les grandes épidémies comme la peste ont donné lieu à l'érection de croix pour remercier le ciel d'avoir épargné un village, une famille. De nos jours encore, il n'est pas rare de voir au bord des routes des stèles ou des croix érigées là où un proche ou une personne proche ou célèbre a perdu la vie. Ces croix sont encore souvent fleuries et, autrefois, on leur attribuait des pouvoirs quasi miraculeux.
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