Le projet : éviter la dégradation et l'effondrement de cette chapelle du 19e siècle
L'édifice n'a plus de toit depuis 2005. Les murs porteurs de la chapelle sont ainsi exposés au soleil, à la pluie et aux cyclones depuis plus de 15 ans. Les murs porteurs ont été protégés ; cependant, les éléments provisoires installés pour ce faire sont en fin de vie. Les façades pourraient s'effondrer en cas de saisons cycloniques intenses dans les années qui viennent. Il y a donc urgence à intervenir. Même si les structures tiennent, les matériaux, pierres et enduits, souffrent des intempéries.
Les travaux sur la chapelle comprennent la reprise des fondations et des arases des murs porteurs, la restitution à l’identique de la charpente et de la couverture, puis la restauration des enduits et des sols et la restitution des plafonds peints.
Des travaux sur la longère attenante et des aménagements extérieurs sont également prévus par la suite (hors Mission Patrimoine).
- Août 2022
Sélection par la Mission Patrimoine
- Automne 2022
Début des travaux pour la mise en sécurité
- Printemps 2024
Fin des travaux
Le lieu et son histoire : un site aux multiples usages au fil du temps
La chapelle a été construite pour la mission catholique des « Engagés » (aumônerie), chrétiens venus de l'Inde, juste après l'abolition de l'esclavage en 1848 à La Réunion. On y a enseigné et célébré en tamoul et en rite Syro-Malabar.
La mission comprenait par la suite une école, un dispensaire et un orphelinat. Conçue au départ pour l'accueil d'engagés indiens, elle fut vite le refuge des plus pauvres de la ville, sans distinction d'origine, souvent d’anciens esclaves. La tradition rapporte que la cloche qui a été fondue avait été faite avec les anciens fers d’esclaves.
A partir de 1942, elle est devenue la chapelle d’un couvent de religieuses qui accueillait des jeunes filles en grande difficulté.
En 2005, le toit, très abimé, a dû être déposé pour prévenir les risques cycloniques.
La mobilisation : recréer un espace d'échanges et de culture
Depuis 2005, chaque année, l'association Radio Arc en Ciel (RéAuvi) propose une exposition avec intervention d’artistes, dans sa vocation d’échange originelle, pour les Journées européennes du patrimoine et pour garder vivante la mémoire du lieu.
Après travaux, le chœur restauré permettra la célébration du culte. La chapelle retrouvera aussi sa vocation d'espace culturel et interculturel interreligieuse, répondant ainsi à une attente spécifique à La Réunion dont le brassage des populations et cultures est important. Des concerts avec de petits ensembles et expositions pourront y être accueillis.
L’histoire du lieu permettra aussi de faire connaître la période charnière de la société esclavagiste et d’une société de l’« Engagisme », avec le développement agro-industriel de l’île autour de la canne à sucre.
La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.
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