Château de Terride à Mirepoix

L' étage supérieur de la Chapelle est déjà partiellement effondré. La voûte exposant des rinceaux du XIIIe siècle est soumise aux intempéries et l'ensemble de la structure se fragilise petit à petit. L'étage inférieur pourrait voir à son tour les ogives affaiblies et les murs de briques se fissurent. Les propriétaires se mobilisent pour engager des travaux et aménagements d’envergure afin de continuer à valoriser ce précieux patrimoine et de permettre l’accueil de visiteurs et la sauvegarde de certains éléments malheureusement en état de péril.

La première phase de travaux vise à créer un parapluie métallique qui va permettre de mettre les voûtes et tout le premier étage hors de danger et de prévoir une provision de consolidations d’urgence (blocage des maçonneries fragilisées, étaiement des parties déconstruites, nettoyage des végétations, cristallisation des têtes de mur, etc.).

Cette première intervention donnera du temps pour réaliser une étude de restauration scientifique et technique qui nécessitera des recherches archéologiques non négligeables, assorties d’un diagnostic sanitaire et d’un relevé assez précis de l’état actuel (nécessité de réfection du toit, mise hors d'eau et reconstitution en bois des éléments effondrés).

Le Château de Terride à Mirepoix, dont les premières mentions remontent à l’an 1063, fascine par son histoire.

Cœur battant de sa ville avant la crue dévastatrice de 1289 qui contraint Mirepoix à se reconstruire sur l’autre rive de l’Hers, tour à tour propriété de la famille Bellissen, des Roger de Mirepoix puis de la famille des Lévis de Mirepoix jusqu’en 1664, cette forteresse suscitait la convoitise des puissants et nous apprend par ses vestiges, qu’elle fait notamment partie de l’Histoire dite « cathare ».

Le site a connu de nombreux aménagements successifs au fil des siècles et présente des caractéristiques de fortifications spectaculaires :

• une tour carrée sur trois niveaux, avoisinant les 25 mètres ;
• un pont datant de 1662 ;
• des remparts et des douves ;
• un jardin avant le pont ainsi qu'une esplanade intérieure avec une vue extraordinaire sur la chaîne des Pyrénées ;
• une citerne en pierre ;
• une ancienne tour-porte, surélevée en chapelle, aujourd’hui en ruines qui nécessite une intervention rapide ;
• une maison d’habitation principale modifiée au 17ème et consolidée au 19ème siècle, rebâtie sur les ruines de l’ancien château ;
• deux tours rondes partiellement enfouies ;
• ou encore ne série de maisonnettes dites "Oustal" qui servent de garage et de locaux de stockage.

Ces pierres chargées d’histoire ont immédiatement inspiré les propriétaires qui voient ce lieu historique comme particulièrement propice à la création, à l’accueil d’artistes et de public. Les propriétaires sont deux artistes Edwin Crossley-Mercer, artiste lyrique récemment nommé chevalier des Arts et Lettres et Vincent Chaillet, ancien premier danseur du ballet de l'Opéra de Paris.

Arrivés en décembre 2020, ils ont créé un festival pluridisciplinaire (danse, peinture, chant, académie lyrique, photographie, musique de chambre...).
Puis, à l'été 2021, le Festival « Castel Artès » qui a accueilli 45 artistes, 1100 spectateurs autour de 5 évènements et dont le Château de Terride était le noyau central. Chaque année leur festival grandit.

L’objectif est aussi de "relier" la ville de Mirepoix et son Château sur la colline, dont les grilles sont longtemps restées fermées. Ils souhaitent continuer à faciliter la découverte de la propriété par des visites, lors des Journées du patrimoine, en collaboration avec l’association « Pays d’art et d’histoire ».

Les propriétaires s’engage dans cette démarche dans la durée et espère permettre à leur projet artistique et patrimonial de s’inscrire dans le paysage culturel ariégeois.